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Environnement et littoral : la collectivité de Corse épinglée par la Chambre Régionale des Comptes

Dans un rapport d’observations définitives, la Chambre Régionale des Comptes épingle la gestion par la Collectivité de Corse des politiques de prise en compte des risques et enjeux environnementaux dans l'aménagement du littoral méditerranéen.

Pour la Chambre, « les documents stratégiques régionaux accusent un retard certain. La collectivité n’a pas arrêté ses orientations pour la gestion du trait de côte, ni défini sa politique concernant les espaces naturels sensibles, notamment en matière d’acquisition foncière. »

La chambre souligne que « la collectivité continue de gérer en propre la majeure partie des acquisitions foncières réalisées sur le littoral. Elle a également conservé la gestion de la réserve naturelle de Biguglia, en contradiction des choix opérés pour les six autres réserves de l’île. […] En qualité de gestionnaire d’espaces protégés, ses performances sont perfectibles. A l’avenir, elle doit être plus attentive à la tenue régulière des instances de gestion. Elle doit se doter d’outils de pilotage opérationnels et fiabiliser son suivi financier. »

Enfin, concernant l’acquisition pour un montant de 2 M€ d’une parcelle de 3,3 hectares située sur l’île de Cavallo, la CRC pointe du doigt le fait que « cette décision a été prise dans le cadre de son droit de préemption, sans disposer de l’ensemble des informations matérielles et juridiques tenant à la nature, la consistance, l’état et la légalité des constructions. La collectivité de Corse se retrouve ainsi propriétaire de constructions en partie illégales et bailleur d’un établissement commercial dont elle refuse à ce jour de percevoir les loyers. Cinq ans après son acquisition, la chambre constate que la parcelle n’a fait l’objet d’aucun aménagement en lien avec sa destination d’espace naturel sensible, pourtant fondement de la décision de préempter ».