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Autonomie : le message fort de l'Assemblée de Corse au gouvernement

Le rapport sur le projet d'autonomie pour la Corse a été adopté ce mercredi peu avant minuit par le groupe de la majorité territoriale, les groupes Avanzemu et Core in Fronte, ainsi que Pierre Ghionga. Josepha Giacometti s'est abstenue. Un soffiu novu a voté contre.

À noter aussi que lors de cette session, Pierre Ghionga a annoncé sa démission du groupe Un Soffiu Novu. Il continuera donc sa route tout seul, et toujours au sein de l'opposition cependant.

Un moment d’émotion et un rappel de ce que représente cet instant avec Gilles Simeoni président de l’Exécutif.

Plusieurs prises de paroles ont eu lieu après la présentation du rapport majoritaire sur l’autonomie de la Corse à l’Assemblée de Corse.

Tout d'abord, Paul-Félix Benedetti, président du groupe Core in Fronte, a estimé que ce texte fera date, et s'est réjoui d'avoir été précurseur sur le choix d'un titre spécifique pour la Corse dans la constitution pour éviter les risques d'assimilation à d'autres volontés d'autonomie. Surtout, pour lui, après l'autonomie, la porte reste ouverte à une émancipation plus forte, ce qui lui permet de ne pas être dans le renoncement mais d'accepter l'autonomie, en tant qu'indépendantiste, comme une étape.

On l’écoute.

Pour Jean-Christophe Angelini, son groupe Avanzemu a contribué à quelque chose de très important, malgré les nombreux doutes. Cette autonomie relève selon lui de la survie et de l'avenir, et non pas du caprice et de la nostalgie. Jean-Christophe Angelini formule aussi le vœu que ceux qui sont aujourd'hui adversaires deviennent demain partenaires pour éteindre la voie du conflit et aller vers la paix et un projet d'avenir.

On l’écoute.

Un enthousiasme qui n'est évidemment pas de la partie chez Jean-Martin Mondoloni, président du groupe Un Soffiu Novu qui a souligné le non-respect du pacte de non-agression évoqué mardi, visant à ce que le texte de son groupe fasse l'objet d'une abstention de la part de la majorité, et vice-versa. Il rejette la responsabilité sur la majorité d'amorcer ce processus non pas dans la concorde, mais dans la discorde. Pour lui, laisser passer le texte de son groupe avec 17 voix n'aurait pas constitué un piège dans lequel Paris aurait pu s'engouffrer pour repousser le texte majoritaire. Un comportement qu'il qualifie d'erreur stratégique, de faute politique, et d'entorse humaine.

Nous l'écoutons.

La réponse à ces accusations est notamment intervenue par la voix de Jean-Félix Acquaviva. Une intervention très politique a ainsi été portée par le député de la seconde circonscription de Haute-Corse.

Jean-Félix Acquaviva a fortement récusé les accusations de déni de démocratie.

On l’écoute

Même ton de la part du président du conseil exécutif de Corse, qui a souligné l’amnésie du groupe Un Soffiu Novu, puisque la droite il y 23 ans de ça, avait été beaucoup plus loin dans ses propositions de décentralisation.

On écoute Gilles Simeoni.

De son côté, Josepha Giacometti, pour Corsica Libera, malgré sa contribution au texte majoritaire, a expliqué sa décision de ne pas voter en faveur de celui-ci. La concertation, plombée par la précipitation, n'a pas pu permettre la prise en compte des fondamentaux selon elle. Trop d'ambiguïtés demeurent pour l'heure sur la citoyenneté, la coofficialité, la reconnaissance du peuple corse et de ses droits. Pour elle, il ne faut plus laisser le gouvernement français être maître des horloges dans la négociation.

On l’écoute.

Cette session aura également abouti à une scission, celle de Pierre Ghionga qui a annoncé sa démission du groupe Un Soffiu Novu.

On l’écoute.