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Procès de Bruno Garcia-Cruciani devant les assises de Haute-Corse : le calvaire vécu par Julie Douib retracé au cours de la deuxième journée d'audience

Pour la deuxième journée du procès devant les assises de Haute-Corse de Bruno Garcia-Cruciani, accusé du féminicide de Julie Douib, l'après-midi aura été marqué par deux phases importantes, les premiers mots du prévenu dans ce procès et celle des témoignages qui, alliés à des éléments vidéo et audio, ont mis en exergue l'enfer vécu par Julie Douib dans les derniers mois de sa vie.

Bruno Garcia-Cruciani, tout d'abord, a affirmé, avec une forme de froideur et de détachement, qu'il y avait bien eu une discussion avec Julie Douib concernant la relation de cette dernière avec un autre homme entre le moment de son entrée dans l'appartement de cette dernière et le premier tir. Un premier tir qu'il continue de décrire comme étant involontaire, puisque selon lui, Julie Douib aurait saisi l'arme qu'il tenait en tentant de se relever après avoir glissé par terre. Il reconnait avoir suivi Julie Douib jusque sur la terrasse avant de tirer une deuxième fois, disant avoir un trou noir après ceci. Autrement dit, il continue de nier toute préméditation à son geste.

Puis, son visage s'est tendu, noirci, son regard s'est fait fuyant au moment du témoignage de l'homme qui entretenait une relation avec Julie Douib. D'autres témoignages, celui d'une voisine, puis d'une amie de la victime, décrivent, selon leurs mots, le "calvaire" vécu par Julie Douib. Et, dans le même temps, sa personnalité solaire, malgré la tristesse et la violence, ses qualités unanimement reconnues de mère combative et aimante.

Enfin, ce calvaire allait trouver une illustration. D'abord avec des photos prises par Julie Douib elle-même de bleus sur son corps à plusieurs reprises lors des mois précédant le meurtre. Puis avec une vidéo de Bruno Garcia-Cruciani, insultant et violentant sa propre mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Une vidéo insoutenable pour la mère de Julie Douib, qui a quitté la salle sous le choc. Une vidéo suivie des enregistrements audio de disputes entre Bruno Garcia-Cruciani et Julie Douib, parfois devant leurs enfants. On y a entendu Bruno Garcia-Cruciani dire notamment "j'ai envie de te faire rentrer dans la vitre, j'ai envie de t'emplâtrer et de te défoncer la tête", ou bien encore, "ça finira pas comme il faut".

Des écoutes qui ont considérablement alourdi l'ambiance déjà pesante régnant sur cette audience, mais qui ont eu le mérite selon la partie civile, de montrer la nature du prévenu.

On écoute maître Jean-Sébastien de Casalta, qui représente les parents de Julie Douib.