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Paris considère-t-elle les élus de la Corse et leurs demandes comme légitimes ?

(Michaël Andreani - Alta Frequenza) - Paris considère-t-elle les élus de la Corse et leurs demandes relatives aux arrêtés Miot, à la citoyenneté corse ainsi que à la co-officialité de la langue corse entre autres comme légitimes ? C’est la question que l’on peut se poser au regard de l’actualité, et d’une décision prise ce jeudi par le Conseil constitutionnel. En effet celui-ci a souhaité préserver le « régime concordataire » spécifique à l’Alsace et à la Moselle, permettant que l’Etat puisse continuer à rémunérer les prêtres, pasteurs et rabbins de deux régions, et ce après avoir été saisi par une association de défense de la laïcité. Un « régime concordataire » datant de l’époque napoléonienne, pourtant supprimé dans le reste de la France depuis 1905 et la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat ; une loi jamais appliquée en Alsace et en Moselle, deux régions encore allemandes à l’époque. Le budget 2013 de l'Etat prévoit 58 millions d'euros pour rémunérer les 1 400 ministres du culte en question, soit plus du double des conséquences de la décision du Conseil constitutionnel relative aux arrêtés Miot (environ 25 millions d’euros par an). Pour Saveriu Luciani, conseiller territorial Femu a Corsica, il semblerait que la Corse et sa principale institution ne soient pas considérées à leur juste hauteur ; raison de plus peut-être, pour réclamer un profond changement au travers d’une réforme constitutionnelle.