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Dossier Alessandri et Ferrandi : la délégation d'élus de la Corse en discussions avec Paris demande l'expression d'une parole politique venant du plus haut de l'Etat

Après quasiment cinq heures de réunion, la quasi-unanimité, à l'exception notable de Corsica Libera, de la délégation de l'élus de la Corse chargée des discussions avec Paris dans le cadre du processus ouvert depuis plusieurs semaines a acté un positionnement. Celui-ci demande à l'Etat, au plus haut niveau de celui-ci, de porter une parole politique concernant le dossiers des prisonniers dits politiques.

"La délégation des élus de la Corse comprenant le Président du Conseil exécutif de Corse, la Présidente de l’Assemblée de Corse, les Présidents et représentants de groupes, les parlementaires, les Maires d’Aiacciu et de Bastia et les Présidents des deux associations de Maires, s’est réunie ce jour au siège de la Collectivité de Corse à Aiacciu.

Elle a analysé, dans un climat solennel et constructif, la situation de tension créée par la décision de la Cour d’appel de Paris, infirmant le jugement du tribunal ayant admis Pierre Alessandri au bénéfice de la libération conditionnelle.

Les signataires de la présente déclaration ont acté les points suivants :
- Elle partage et réitère la position de la Conférence des Présidents relative au caractère incompréhensible et injuste de cette décision ;
- Elle considère que, contrairement à la motivation de l’arrêt, ce sont les maintiens en détention de Pierre Alessandri et d’Alain Ferrandi qui sont et peuvent être générateurs d’un trouble à l’ordre public, et non leur accès à un régime de semi-liberté ;
- Elle relève que cette motivation, uniquement fondée sur l’ordre public, ignore totalement les logiques de démocratie, de dialogue et d’apaisement qui prévalent en Corse depuis plusieurs années ;
- Elle affirme qu’après plus de 23 années de détention, la libération de ces deux hommes est conforme au droit et à la justice, aspiration partagée par la société corse dans toutes ses composantes ;
- Elle rappelle que cette position a été exprimée à plusieurs reprises de façon solennelle et unanime tant par l’Assemblée de Corse et le Conseil exécutif de Corse, que par de très nombreux maires, parlementaires, élus, et organisations humanitaires, en Corse comme à l’extérieur de l’île ;
- Elle considère que cette décision et les tensions qu’elle suscite mettent en danger le processus de discussion engagé entre la Corse et l’Etat.

La délégation de la Corse aspire à poursuivre le processus de dialogue dans des conditions apaisées et demande donc, solennellement, l’expression d’une parole politique au plus haut niveau du Gouvernement et de l’Etat, prenant en compte l’ensemble de ces éléments, de façon à recréer les conditions de la reprise du processus en cours.