La publication du rapport de l'Assemblée Nationale sur l'avenir institutionnel de la Corse entérinée
Ce mercredi, la commission des lois de l'Assemblée Nationale a entériné à l'unanimité moins deux abstentions la publication du rapport de la mission d'information portant sur l'avenir institutionnel de la Corse.
Dans ce rapport, plusieurs préconisations, comme l'inscription de la Corse et de son autonomie dans la constitution, la définition d'un pouvoir normatif strictement encadré par le conseil d'Etat et le conseil constitutionnel, ainsi que la reconnaissance d’une communauté historique, linguistique et culturelle.
Alors que nombre d'étapes restent à franchir avant l'examen du texte devant l'Assemblée Nationale, ceux favorables à cette évolution ont tout de même exprimé leur satisfaction devant l'équilibre de ce rapport. C'est le cas du député de la première circonscription de Haute-Corse, Michel Castellani. Le membre du groupe LIOT estime ainsi qu'il constitue une véritable réponse à toutes les problématiques de la Corse, tout en martelant qu'il faudra de véritables compétences législatives à la Corse.
On écoute Michel Castellani.
De son côté, Paul-André Colombani, député de la seconde circonscription de Corse-du-Sud, a rappelé qu'il s'agirait de la reconnaissance de réalités historiques et du moyen de sortir d'un conflit historique par le haut.
On écoute Paul-André Colombani.
Discours forcément moins enthousiaste chez le réputé Les Républicains de la seconde circonscription de Haute-Corse, François-Xavier Ceccoli. Celui-ci a d'ors et déjà annoncé qu'il s'abstiendra sur les conclusions du rapport si celles-ci devaient nourrir la proposition de loi.
Le député estime en effet que le transfert d'un pouvoir normatif à l'Assemblée de Corse exposerait ses élus à des dangers relatifs aux pressions mafieuses qu'ils pourraient subir. Pour lui, les corses doivent aussi être consultés par référendum avant l'inscription dans la constitution.
On écoute François-Xavier Ceccoli.
Du côté de la représentation nationale, deux camps. Chez les pour, de façon plus ou moins franche, bien évidemment le groupe LIOT, mais aussi Ensemble pour la République, le MODEM, Horizons, le Parti Socialiste, les Ecologistes, ou bien encore la France Insoumise.
Pour la députée LFI du Val d'Oise, Gabrielle Cathala, si son groupe est attaché à l'unité et à l'indivisibilité de la République, le modèle décentralisé montré ses limites pour la Corse, touchée par plusieurs inégalités et dont les revendications sont à ses yeux légitimes.
Elle estime qu'il faudra toutefois se préserver de toute réforme ethniciste.
On écoute Gabrielle Cathala.
Chez les contre, la droite avec les Républicains, mais aussi l'extrême droite, qu'il s'agisse de l'UDR d'Eric Ciotti ou du Rassemblement National. Pour Stéphane Rambaud, député RN du Var, il s'agit d'un processus de déconstruction de l'unité républicaine.
Si, dans le principe, reconnaître des spécificités à la Corse dans la constitution n'est pas incompatible avec la vision du RN, l'autonomie est une véritable ligne rouge, car considérée comme une rupture avec le principe d'unité républicaine.
Accepter l'autonomie ouvrirait la voie à toutes les revendications à venir dans d'autres régions pour lui.
On écoute Stéphane Rambaud.