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Territoriales : la victoire totale de Pè a Corsica

(Julien Pernici - Alta Frequenza) - 67 155 corses. 56,46% des suffrages exprimés. Quarante-et-un élus sur les soixante-trois de la future Assemblée de Corse, soit cinquante-deux des soixante-trois membres de la liste qui siègeront soit dans les travées des conseillers territoriaux, soit dans les travées du conseil exécutif. Et pourtant, même les chiffres sont dérisoires pour décrire l’ampleur de l’onde de choc causée par le succès retentissant de la liste Pè a Corsica, porte drapeau d’un nationalisme de gouvernement qui deux ans après sa première victoire électorale, enfonce le clou avec un marteau-piqueur. Une onde de choc insulaire d’abord, puisque des villes historiquement de droite comme Ajaccio et Porto-Vecchio ont massivement voté nationaliste. Ensuite, car les nationalistes de Pè a Corsica vont arriver le 2 janvier prochain à l’Assemblée de Corse avec une confortable majorité absolue. Enfin, car elle marque la disparition de pans entiers de la politique corse, et le délitement d’une famille de droite qui a tenté de résister à la tornade Pè a Corsica mais qui en ressort en lambeaux. Cette onde de choc dépasse la Méditerranée aussi, car c’est bien sur le bureau du président de la République, Emmanuel Macron, que se retrouvera un dossier corse très périlleux à manier, car causant forcément des mécontents, ici ou ailleurs. Un scrutin marqué par une très forte abstention, 111 180 électeurs corses ayant choisi de rester loin des urnes, une abstention dont la prise en compte sera indispensable pour gouverner sans trop d’embûches.

On écoute la réaction de Gilles Simeoni.