Le Direct

Rapport de la chambre régionale des comptes : débat animé à l'Assemblée

"La trajectoire financière montre toutefois, à ce jour, des signes de détérioration préoccupants" : dans son rapport d’observations définitives sur les finances de la Collectivité de Corse, la chambre régionale des comptes confirme qu'à "droit constant, en prenant en compte les données préliminaires intégrées au budget modifié 2024, la situation financière se dégraderait davantage avec une dépendance à l’emprunt dans des conditions remettant en cause la soutenabilité de sa politique d’investissement et sa solvabilité".

Une solvabilité et un rapport largement débattues ce vendredi à l’Assemblée de Corse. Chjami è Rispondi appuyés entre majorité et opposition ont ponctué les débats.

Ainsi, pour Jean-Martin Mondoloni "si c'était un ménage dans cette situation, il serait fiché Banque de France (...) Si on était en entreprise, liquidation, redressement, faillite. Si c'était un club de foot il serait relégué. La DNCG, s'il y avait un gendarme financier, on serait relégués". 

Pour Paul-Félix Benedetti le problème est le manque de stratégie : "Il n’y a pas de programme pluriannuel d'investissement cohérent. Vous tardez à les faire (...) Il y a des domaines stratégiques où il y en a zéro (...) En dix ans, il y aurait eu la place pour faire beaucoup de choses. Napoléon, en douze ans, il a changé le monde" a martelé l’élu Core in Fronte.

De son côté, Josepha Giacometti a dénoncé le manque d’ambition : "Oui, cette institution, si nous avions su faire la démonstration, peut être un outil d'émancipation. Tout réside encore dans la démonstration. Pour l'instant, vous, dans le projet, vous n'avez pas eu la capacité de faire cette démonstration".

Pour Gilles Simeoni, il faut prendre ce rapport avec ce qu’il dit réellement, "plus d’un tiers de la dette est dû à des choix politiques antérieurs à l’arrivée des nationalistes au pouvoir (...) Non, on n'est absolument pas en faillite. Lorsque nous empruntons cent millions, nous réalisons 300 millions et plus d'investissements. Ce que nous avons emprunté ne sert pas à financer le fonctionnement. Donc, nous ne sommes pas en faillite et je le redis, les ratios sont bons. En tout cas, ils sont meilleurs que celui de la plupart des régions et départements de France."