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Municipales de 2020 à Bastia : cinq ans d'inéligibilité requis contre deux adjoints au maire dans une affaire de procurations

Ce mercredi, nouvel épisode du long feuilleton judiciaire entourant les sulfureuses municipales de 2020 à Bastia. Cette fois, ce sont deux adjoints au maire, Laura Orsini-Sauli et Don Petru Luccioni, qui étaient jugés en compagnie de Marc’Andria Luccioni pour manœuvres frauduleuses, faux et usage de faux.

Soutenues par le maire de Bastia, Pierre Savelli, et certains adjoints, ces trois personnes sont soupçonnées d’avoir « obtenu ou tenté d'obtenir des procurations de vote pour les élections municipales de 2020, auprès de personnes fragiles, en profitant de leur position privilégiée de pharmacien, médecin ou préparateur en pharmacie »

Il est ainsi reproché à Laura Orsini-Sauli, médecin généraliste dans les quartiers sud, d’avoir établi une trentaine de certificats médicaux à des personnes qu’elle n’a pas comme patients, parfois sans visite médicale. Pour Don-Petru Luccioni, pharmacien dans ces mêmes quartiers, c’est son rôle de centralisateur de ces dossiers de procuration, au nombre de dix-sept, dont quatre invalidés, qui est scruté de près par la justice. Problème, certaines de ces procurations ont été établies pour des personnes affirmant n’en avoir jamais demandé, ou bien alors étant sous tutelle ou dans l’incapacité de s’exprimer suite à un AVC.

La procureur de la République de Bastia, qui estime qu’il s’agit d’extorsion de procurations, a requis contre les trois prévenus six mois de prison avec sursis, 5 000 € d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Le jugement a été mis en délibéré au 2 juillet à 9 heures.

Pour maître Benjamin Genuini, avocat de Laura Orsini-Sauli, qui comme tous les avocats de la défense a plaidé la relaxe, sa cliente n’a pas souhaité agir dans un but politique. Dans le contexte des confinements du COVID, il s’agissait selon lui de permettre à des citoyens désireux de voter de pouvoir le faire sans se déplacer de chez eux.

On écoute Benjamin Genuini.

Maître Jacques Vaccarezza, conseil de Don Petru Luccioni, s’indigne lui aussi de la vigueur des réquisitions.

On écoute Jacques Vaccarezza.

De son côte, maître Jean-André Albertini, avocat du groupe Unione per Bastia qui s’est porté partie civile, estime qu’il y a bien eu volonté affirmée de nuire à la sincérité de l’élection.

On écoute Jean-André Albertini