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Hôpital de Bastia : un fonctionnement dégradé mais sans conséquence sur les patients suite à l'application de la loi RIST

Fonctionnement dégradé ne veut pas dire qualité des soins dégradée. C’est le message que le directeur de l’hôpital de Bastia, Christophe Arnould, entouré de plusieurs médecins, a voulu envoyer ce mardi après-midi.

Depuis lundi soir, l’inquiétude montait suite à une enquête de nos confrères de Corse-Matin, mettant en avant une note de service ainsi que plusieurs témoignages de syndicalistes et de médecins très inquiets des conséquences de l’application de la loi RIST. Cette loi, qui cadre désormais de façon stricte le salaire des intérimaires à 1 350 € par garde maximum, cause des soucis dans tous les hôpitaux.

Selon le directeur de l’hôpital de Bastia, grâce à une gestion au cordeau des plannings, la seule conséquence immédiate de cette loi est la fermeture de six lits de soins continus sur dix-huit, conséquence de la disparition, temporaire, d’une troisième astreinte d’anésthésiste. L’unité de soins de courte durée a déjà pu être rouverte et le sera jusqu’à la fin du mois minimum, avec une légère incertitude sur le week-end de Pâques.

Cela veut dire, selon le directeur, qu’aucun patient ne connaîtra de perte de chance.

On écoute Christophe Arnould, directeur de l’hôpital de Bastia.

Le dossier du traitement des accidents vasculaires cérébraux a aussi inquiété nombre de personnes. Selon cette note de service, il était question de transférer sur le continent des patients victimes d’un certain type d’AVC.

Là aussi, les praticiens se sont voulus très clairs. Si la possibilité de transférer ponctuellement un patient victime d’un AVC hémorragique dont la situation permet le transfert sans perte de chance n’est pas écarté, il s’agit d’un cas de figure fréquent sur le continent.

Les AVC ischémiques suite à l’obstruction d’une artère, nécessitant une intervention immédiate, continueront d’être traités de façon systématique sur place. Dans les faits, depuis un an, ces AVC ischémiques bénéficient d’un traitement amélioré à l’hôpital de Bastia, puisque pouvant être directement opérés sur place par un médecin spécialiste en neuroradiologie interventionnelle. 

Quatre médecins, un à temps plein et trois autres détachés une semaine par mois des hôpitaux de Bordeaux, Toulouse et Marseille, sont capables d’opérer sur place ces AVC ischémiques et pourront continuer de le faire.

On écoute le docteur Basile Kerleroux, médecin neuroradiologue à l’hôpital Nord de Marseille, et détaché une semaine par mois à Bastia.

Plus globalement, les représentants du corps médical présents ont voulu tempérer l’impact de cette loi RIST, dans un hôpital qui employait jusque là l’équivalent de vingt emplois temps plein en intérim.

Si le docteur et chirurgien Joseph Lucciardi, président de la commission médicale d’établissement, n’a pas nié le fait que l’hôpital de Bastia, comme de nombreux autres, reste sur un fil en termes de personnel, l’hôpital de Bastia arrive à recruter des intérimaires directement, comme le permet la nouvelle loi.

On écoute le docteur Joseph Lucciardi.