Haute-Corse : la lutte contre la prostitution au centre d'un séminaire
En fin de semaine dernière, la préfecture de Haute-Corse a organisé, à Bastia, un séminaire consacré à la lutte contre la prostitution.
Si le racolage de rue est toujours moins fréquent qu’ailleurs, celui-ci se passe bien souvent via internet et les réseaux sociaux, aussi bien pour des personnes majeures que des personnes mineures.
Certaines des personnes ayant recours à la prostitution exercent cette activité dans le cadre d’activités liées au crime organisé, tandis que d’autres, notamment de jeunes femmes mineures ou tout juste majeures, le font pour des raisons de précarité.
Co-présidant ce séminaire, Jean-Philippe Navarre, procureur de la République de Bastia, souligne la difficulté de contrer ces réseaux et ces pratiques, bien souvent hors de lieux physiques connus. Toutefois, deux affaires de proxénétisme seront jugées en 2025.
Concernant les procédures à l’encontre des clients, elles sont aussi peu nombreuses en raison de la difficulté d’établir des flagrants délits devant la quasi-absence de la prostitution de rue. Malgré tout, la réponse pénale, quand elle est possible, passe souvent par des sanctions étant plus axées sur la prévention, la sensibilisation, et le traitement de ce qui est, aux yeux du procureur, une déviance.
On écoute Jean-Philippe Navarre, procureur de la République de Bastia.
Une étude menée par Marie Peretti-Ndiaye a permis d’en apprend un peu plus sur la typologie de la prostitution en Corse. Celle-ci concerne très majoritairement des femmes, avec aussi une minorité de personnes transgenre. Leur provenance géographique est multiple, avec des femmes d’Europe de l’Est, mais aussi d’Afrique et d’Amérique du Sud.
La précarité est la cause principale de la démarche de prostitution, suivie par des situations de rupture professionnelle, ou bien des addictions à financer.
Un facteur d’amélioration repéré est la prise en charge de ces personnes pour les sortir de cette tourmente, puisque seulement 37% des prostitué(e)s interrogés dans cette étude ont bénéficié d’orientations vers des interlocuteurs associatifs ou sociaux leur permettant de s’engager vers la sortie de cette activité.
On écoute Marie Peretti-Ndiaye.