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Assemblée de Corse : Clause de conscience et droit à l'éducation au cœur des débats

Session extraordinaire de l'Assemblée de Corse ce vendredi, avec pour la première fois depuis le confinement, le retour d'une partie des conseillers dans l'hémicycle.Au programme des réjouissances, un rapport sur l’Education.

Après l'annonce faite par le Président de la République du retour obligatoire à l'école le 22 juin, l'Assemblée s'est réunie en urgence.On se souvient que la CDC, propriétaire des établissements du second degré, avait estimé que les établissements ne pouvaient être mis à disposition des élèves, car les conditions sanitaires n'étaient pas réunies pour une ouverture sans risque

Hier, la majorité a présenté un rapport prenant acte de la décision présidentielle. Estimant que la date officielle serait Septembre, elle a tout de même décidé, dans un contexte sanitaire apaisé, de permettre cette rentrée anticipée. « Nous veillerons, avec l'ensemble de la communauté éducative, à ce que les conditions sanitaires de rentrée soient optimales. Pour autant, nous ne disons pas que la crise est derrière nous. Cependant, il faut être clair, ce ne sera pas une rentrée le 22 juin : c'est de l’affichage ! » dit avec force Josepha Giacometti.

Le débat a bien sur porté sur la décision première de la majorité territoriale. Jean Martin Mondoloni a estimé que celle-ci avait outrepassé ses droits. «Vous n’êtes pas fondés à décréter la fermeture ou l'ouverture des établissements scolaires. Vous n'êtes pas fondés à prendre une telle décision puisqu’elle s’adosse sur l'autorité que vous avez sur vos agents ». « Vous laissez penser que l’Éducation nationale est davantage entre vos mains qu'entre celles de l’État. Or, c’est faux ! Des enseignants ont été choqués de ne pas avoir pu exercer leurs missions à cause de votre blocage de principe et de votre bras de fer politique » a dit le Président du Groupe Per l’Avvene

"Nous avons pris les décisions qui protégeaient les Corses, alors que l’État ne cessait de se dédire sur la question", a répondu Romain Colonna

On l’écoute

Autre intervention dans l'opposition, Jean Charles Orsucci, qui a accusé la majorité d'avoir préféré envoyer les enfants à la plage ou dans les bars, qu'à l'école ou au collège

On écoute l’élu du groupe Anda Per Dumani

Pierre Poli, Président du Groupe PNC, a jugé ces propos proprement scandaleux. Il est de plus revenu sur le côté discriminatoire d'une école « sur la base du volontariat » proposée par l’État jusqu'au 22 juin

On l’écoute

Gilles Simeoni a lui évoqué une clause de conscience. « Le principe central, que nous avons appliqué dans la crise du COVID, a été d'essayer de faire les meilleurs choix pour défendre la santé des Corses. Sans exclure pour autant un autre principe fondamental, le droit à l'éducation, nous avons considéré qu’il était inopportun et dangereux de faire rentrer les enfants à l'école »

On écoute le Président du Conseil Exécutif