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Visite de Bernard Cazeneuve: Pierre Chaubon tient à arrondir les angles

(Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - Circulez, y a rien à voir ! C’est ainsi que l’on pourrait résumer la visite du ministre de l’Intérieur, ou en tout cas dans sa partie consacrée à l’avenir institutionnel et organisationnel de l’île. Si Bernard Cazeneuve s’est beaucoup préoccupé des problèmes de sécurité et de violence, il en a d’ailleurs abondamment parlé dans sa seule intervention officielle, il semble bien qu’il ait claqué violemment la porte au projet global actuellement préparé par la représentation politique de l’île. En ce qui concerne la délibération de l’Assemblée de Corse de septembre 2013, le fameux « vote des 46 », portant sur l’inscription de la Corse dans la Constitution, le ministre a précisé que le gouvernement « sera attentif » aux propositions des élus, pour aboutir à une « discussion sans tabou » et un « droit à l’expérimentation des territoires ». Pour autant le ministre a émis quelques réserves, afin de ne pas « se diriger vers une démarche de rupture » et préserver « l’égalité de tous les citoyens ». Au sujet de la langue Corse, il faut a-t-il dit « un apprentissage plus systématique » mais en estimant que la coofficialité dans les services publics ne serait « ni souhaitable, ni possible ».  Au sujet du statut de résident, si le PADDUC doit permettre de remédier à certains problèmes du foncier « restreindre l’accès à la propriété ne pourrait apporter le résultat escompté ».  « Une illusion » pour le ministre qui va même plus loin invoquant le droit européen. Enfin, au sujet de l’Arrêté Miot, Bernard Cazeneuve estime qu’il « est possible de trouver d’autres solutions » estimant que « les décisions du Conseil constitutionnel ne doivent pas être commentées mais appliquées ». Pierre Chaubon, que l’on désigne souvent comme le père spirituel du grand projet de réforme, comme à son habitude, a tenu à arrondir les angles. Pourtant, lui aussi l’a reconnu : il y a sur certains dossiers chauds une position de fermeture nette.

Ecoutez le président de la Commission des compétences législatives et réglementaires.