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Une visite du préfet de Corse à Bastia suscite la colère de Gilles Simeoni qui évoque le bon vieux temps des colonies

La tension va crescendo entre le préfet de Corse, Pascal Lelarge, et l'Exécutif de Corse, sans même de trêve de confiseurs.

En effet, le préfet de Corse est en visite ce mardi à Bastia, auprès de l'aéroport et du port, mais aussi dans le cadre d'une visite de l'ensemble immobilier le Cezanne, dont la future acquisition par l'Office Foncier de la Corse doit être financée en partie par le PEI.

Problème, selon le président de l'Exécutif, Gilles Simeoni, qui s'exprime dans un communiqué de presse au ton extrêmement ferme, "le directeur de cabinet du préfet de Haute-Corse a indiqué hier matin, lundi 28 décembre, à mon Directeur de Cabinet que le Préfet de Corse serait en visite à Bastia le mardi 29 décembre. Il a complété cet appel par un mail envoyé lundi à 18h, présentant le programme du déplacement prévu ce jour."

Pour Gilles Simeoni, "Il convient de rappeler que la Collectivité de Corse est propriétaire des infrastructures portuaires et aéroportuaires et autorité concédante à la CCI pour leur exploitation. Elle est concernée au même titre que son concessionnaire par l’évolution de ces infrastructures. De la même façon, elle est, ou devrait être, concernée au premier chef par les discussions relatives au futur PTIC, a fortiori lorsqu’elles concernent des ouvrages dont elle est propriétaire. Enfin, elle est cogestionnaire et co-financeur avec l’Etat du programme PEI « foncier à vocation sociale » au titre duquel l’acquisition de l’immeuble « Cézanne » est envisagée."

Le président de l'Exécutif "note que le Préfet de Corse a pourtant délibérément choisi de ne pas associer le Président du Conseil exécutif de Corse et la Collectivité de Corse à ces visites et réunions, si ce n’est sous la forme d’une invitation « alibi » de dernière minute. Il ne faut pas y voir uniquement la goujaterie d’un haut fonctionnaire, mais aussi, et c’est bien plus grave, le choix politique délibéré de manifester ainsi publiquement tout le mépris porté à l’institution garante des intérêts matériels et moraux de la Corse et du peuple corse.

Dans une conclusion cinglante, Gilles Simeoni estime que "la politesse peut s’apprendre. L’histoire aussi. Rappelons donc simplement à Monsieur le Préfet Lelarge que le temps des colonies est fini partout dans le monde, et qu’il s’est définitivement arrêté en Corse, à Aleria, les 21 et 22 août 1975."