Le Direct

Procès de Bruno Garcia-Cruciani : la souffrance d'une femme recontextualisée lors de la première journée d'audience

La première journée du procès de Bruno Garcia-Cruciani, assassin présumé de Julie Douib, a été majoritairement consacrée au déroulement des faits et au contexte aussi bien avant qu'après les faits. Derrière son masque noir, Bruno Garcia-Cruciani a écouté avec attention, impassible et sans baisser le regard, le récit de cette journée du 3 mars 2019, établi par les gendarmes de l'Île-Rousse.

Ainsi, la recontextualisation des faits a permis de mieux appréhender ce qui sépare la piste des gendarmes de la version défendue par Bruno Garcia-Cruciani. Selon les gendarmes, qui se basent notamment sur des bornages téléphoniques et des images de vidéo-surveillance, Bruno Garcia-Cruciani suivait de près son ex-compagne depuis plusieurs jours. Julie Douib, selon les auditions de ses proches par les gendarmes, avait cette sensation d'être suivie.

Ces mêmes gendarmes affirment que leur enquête a révélé un homme maniaque, antipathique et jaloux. Elle a aussi mis au jour des enregistrements audio et vidéo de disputes au domicile de la mère du prévenu.

Par la suite, Sandrine Didier, enquêtrice de la gendarmerie, a longuement évoqué les écoutes faites sur le téléphone du prévenu en détention préventive. Un récit glaçant, marqué par des propos d'une violence verbale extrême envers Julie Douib, mais aussi envers l'homme que celle-ci fréquentait au moment des faits. Bruno Garcia-Cruciani dit ainsi sur ces écoutes que si ce dernier avait été présent le 3 mars 2019, "il en aurait pris une lui aussi". Dans le box, Bruno Garcia-Cruciani multipliait les réactions de désapprobation silencieuse.

Des éléments qui ne font que renforcer la conviction des parties civiles concernant la préméditation de ce geste,

comme l'explique Ahdil Sahban, l'un des avocats des parents de Julie Douib.

D'autres témoignages ont aussi été entendus, comme celui de Rose-Mary Leca, la voisine qui a trouvé Julie Douib quelques instants après les coups de feu. La voix tremblante d'émotion, Rose-Mary Leca a décrit ce qu'elle a vu ce jour là "Il y avait déjà du sang par terre. Julie elle était allongée sur le dos sur le balcon, la tête dans un pot de fleurs vide. Elle gémissait. Elle m'a dit "il m'a tué"

Des moments forcément durs à vivre pour les parents de Julie Douib, mais nécessaires pour cheminer vers la vérité,

comme nous le dit Violette, sa mère.

De son côté, la défense veut mettre en avant l'absence de préméditation de ce geste,

comme nous l'explique maître Camille Radot, avocat de Bruno Garcia-Cruciani.

Ce vendredi, de nombreux experts vont défiler à la barre des assises de Haute-Corse.