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Jean-Guy Talamoni répond aux 'propos injurieux' de Jean-Charles Orsucci

Dans une lettre ouverte parvenue à notre rédaction, le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, répond au communiqué de Jean-Charles Orsucci, dont nous avons publié un extrait ce mardi.

Voici la lettre ouverte dans son intégralité.

Cher Collègue,

J’ai pris connaissance de votre communiqué. Vous prétendez qu’avec le Président du Conseil exécutif, qui me « suivrait constamment », nous portons la responsabilité des événements de lundi dernier. Vous nous accusez, en fait, d’avoir incité de jeunes Corses à se mettre en danger. Vous évoquez également une « utilisation politicienne » de la situation. Ces assertions ne sont pas seulement injustes, elles sont insultantes. D’abord pour ces jeunes qui seraient selon vous incapables de décider par eux-mêmes des formes de leur engagement. Ensuite pour le président du Conseil exécutif et moi-même. Je laisserai au premier le soin de vous répondre s’il le souhaite. Personnellement, je considère qu’en avançant la thèse d’une prétendue manipulation de la jeunesse, vous portez atteinte à mon intégrité, non seulement sur le plan politique mais également sur le plan éthique.

Je suis militant nationaliste depuis l’âge de seize ans. Déjà, à l’époque, certains nous accusaient d’être manipulés par les plus âgés. Ces contempteurs d’un autre temps sont aujourd’hui dans les poubelles de l’histoire contemporaine, qui, du reste, débordent déjà largement.

En ce qui me concerne, je n’ai jamais encouragé personne à faire autre chose que ce que je faisais moi-même. Je pense que vous n’aurez aucun mal à en avoir confirmation par ceux, nombreux, qui ont partagé un parcours de plus de quarante ans.

On peut ne pas approuver ma trajectoire militante. On ne peut en nier, je crois, le caractère rectiligne.

Pour votre part, vous avez manifestement une conception très différente de la politique. Je ne souhaite pas développer ce point ici, évitant, chaque fois que cela est possible, de me livrer à une attaque ad hominem, singulièrement avec un membre de l’Assemblée que j’ai l’honneur de présider. De plus, je ne suis ni juge ni procureur, mais avocat par nature et par profession. Je ne vous donne pas non plus de leçons, mais vous comprendrez que je n’accepte pas d’en recevoir de vous.

S’il me paraissait nécessaire de réagir à des propos que je considère comme injurieux, j’estime que cette polémique est close, notre devoir étant avant tout de travailler au bien commun. Et de soutenir tous ceux qui, quel que soit leur âge, défendent notre pays, la Corse.

Jean-Guy Talamoni