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Interpellations: Valls s'en mêle

(Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - Comme nous vous l'annoncions lors de nos précédentes éditions, il y a eu plusieurs interpellations ce matin (lundi) en Corse, 17 en totalité, à Bastia, Luri et dans le Valincu. Selon l'Associu Sulidarità, qui appelle à manifester ce soir à 19h devant la base militaire d’Asprettu à Aiacciu et devant le commissariat de Bastia pour soutenir les militants en garde-à-vue, « l’Etat français continue sa politique du tout répressif à l’encontre exclusivement du mouvement national, ne tenant pas compte de la situation politique actuelle.» Comme le faisait remarquer très justement Ghjuvan Filippu Antolini samedi dernier pour une toute autre affaire, l'Etat apparemment a pris l'habitude d'adresser à la Corse un double message. Est-ce vraiment un hasard, après la réunion qui s'est tenue vendredi dernier à Paris au ministère de la réforme de l'Etat et de la décentralisation, réunion à laquelle a assisté Manuel Valls, le contrepoint est intervenu dès lundi matin. Interrogé aujourd'hui à l'occasion d'un déplacement à la Roche-sur-Yon, Manuel Valls est revenu sur ces interpellations. Il a bien affirmé que 140 gendarmes avaient été impliqués dans celles-ci et réaffirmé que l'Etat compte encore et toujours s'attaquer "aux fondements mêmes, aux sources de la criminalité de la mafia" en Corse. On peut constater une nouvelle fois que Manuel Valls lie intimement "ceux qui considèrent que l'explosif doit être utilisé pour régler des problèmes économiques et ceux qui veulent s'accaparer de parcelles de territoire". La criminalisation de la lutte politique nationaliste reste donc l'arme favorite du ministère de l'Intérieur, de celui-ci comme de tous les précédents.