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Vente à perte des carburants en Corse : infaisable selon les distributeurs, inadapté selon les consommateurs

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé le week-end dernier qu’une proposition de loi visant à autoriser la vente à perte des carburants serait proposée le plus rapidement possible.

Une mesure fortement contestée sur le continent, et que n’appliqueront vraisemblablement pas les distributeurs alternatifs premiers visés par cette mesure, à savoir les hyper et supermarchés.

Autant dire qu’en Corse, où la distribution de carburant hors stations-service traditionnelles est inexistante, cette mesure sera, sauf énorme surprise, de l’ordre de l’inapplicable. C’est en tout cas ce que pense le syndicat des distributeurs de carburant de Haute-Corse.

En plus d’un maillage particulier et des 86% de pompistes indépendants, le syndicat met en avant une situation déjà difficile pour les stations insulaires, exacerbée par le plafond à 1,99 € le litre mis en place par une des trois enseignes, à savoir Total. Celle-ci, selon le syndicat, oblige les autres stations et leurs groupes à des efforts difficiles à consentir dans le temps.

Pour Serge Antoniotti, la régulation des prix, comme dans certains territoires d’Outre-Mer, est la véritable solution pouvant bénéficier aux pompistes et aux consommateurs. On l’écoute.

Côté collectif Agissons Contre la Cherté des Carburants en Corse, on tacle la démagogie et l’inadaptation d’une telle mesure gouvernementale. Pour le collectif, l’Etat doit intervenir sur ses taxes pour faire baisser le prix, plutôt que de financer la vente à perte.

Plus globalement, le cheval de bataille du collectif reste le même : la configuration de l’actionnariat des dépôts pétroliers de Corse rend toute concurrence difficile voire impossible, tandis que les actionnaires des sociétés empilent, selon le collectif, des bénéfices au niveau mondial. Là aussi, la solution de la régulation est citée en exemple.

En l’état actuel des choses, le carburant est déjà trop cher depuis plusieurs mois, selon Frédéric Poletti, pour ce collectif.