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Semi-liberté pour Pierre Alessandri : de multiples réactions politiques

L'annonce de la semi-liberté de Pierre Alessandri, membre du commando Erignac, a entraîné de nombreuses réactions politiques, a commencer par celle du président de l'Exécutif de Corse, Gilles Simeoni.

Dans un communiqué, celui-ci estime que "le moment est venu, sans rien oublier des faits, et dans le respect intangible de la mémoire de la victime et de la douleur de sa famille, d’ouvrir une page nouvelle des relations entre la Corse et l’Etat.

Pour le Conseil exécutif de Corse, cette phase nouvelle doit conduire à reconnaître et assumer ensemble, à Paris et en Corse, l’ensemble des douleurs, drames et injustices vécus de part et d’autre et engendrés, pour la période contemporaine, par un demi-siècle de logique de conflit.

Elle doit surtout permettre de construire, par un dialogue respectueux et loyal entre l’Etat et le peuple corse, ses élus et ses forces vives, une solution politique globale, incluant les dimensions économiques, sociales, culturelles et sociétales, et se concrétisant, au plan institutionnel, par un statut d’autonomie."

Côté Un Soffiu Novu, le groupe d'opposition de droite à l'Assemblée de Corse, celui-ci souligne que "sésormais, rien ne s’oppose plus à ce que les discussions de Beauvau reprennent et que le dialogue soit renoué dans des conditions apaisées et constructives. Nous attendons maintenant que chacun prenne acte de cette nouvelle donne et que les forces politiques constituant l’Assemblée de Corse s’engage pleinement dans le processus de discussion avec en ligne de mire l’avenir de notre île et le concours que l’État peut apporter à tous niveaux dans une démarche partenariale."

Autre réaction, celle du PNC. Pour le parti nationaliste d'opposition, 'il aura fallu des années en trop, un drame et un peuple en révolte pour que le Droit soit finalement appliqué [...] nous regrettons qu'il ait fallu la mort d'un patriote, des semaines de mobilisations massives, et l'entame de discussions avec l'État pour que le droit s'applique enfin. Néanmoins, nous n'oublions pas Alain Ferrandi, auditionné récemment en vue de bénéficier du même régime ; et tous les autres prisonniers toujours détenus. Pour qu'une réconciliation et une solution politique puissent s'opérer, les portes des prisons devront s'ouvrir. Comme ce fut le cas dans tous les conflits du monde. Il ne pourra en être autrement chez nous."

Corsica Libera prend acte de cette décision et se réjouit pour "Petru ainsi que pour sa famille dans l’attente de sa libération intégrale".Mais le mouvement "rappelle, néanmoins, qu’il ne s’agit là que de la stricte application d’un droit qui aurait dû lui être acquis depuis des années mais auquel s’est opposée la raison d’Etat.À cette heure, on ne saurait considérer cette semi-liberté probatoire comme un geste de nature politique annonciateur d’un véritable processus de sortie de crise en Corse.La question de la libération de l’ensemble des prisonniers politiques et de l’arrêt des poursuites contre les patriotes corses reste plus que jamais posée"

Même sentiment pour le député de la première circonscription de Haute-Corse, Michel Castellani. Une fois Alain Ferrandi lui aussi en semi-liberté, il faudra selon lui sans plus attendre retourner à la table des discussions pour que l'histoire se mette en marche.

On écoute Michel Castellani.