Pumuntincu, ta graphie fout le camp !
(Michaël Andreani - Alta Frequenza) - « Pumuntincu, ta graphie fout le camp ! » C’est la phrase d’introduction tonitruante du manifeste pumuntincu rédigé par deux éminents auteurs en langue corse, Rinatu Coti et Roger Miniconi, tirant la sonnette d’alarme quant à la situation de la variété de corse écrite dans le sud de l’île. Selon eux, on assiste aujourd’hui à une hégémonie de la graphie cismuntinca, du nord de la Corse donc, et les désirs naissants ou grandissants d’uniformisation de la langue corse des uns et des autres verrait la variété sudiste largement délaissée. Toujours d’après Rinatu Coti et Roger Miniconi, figurent parmi les protagonistes de cette affaire des choix essentiellement politiques opérés au plus niveau insulaire, l’Université de Corse, ses « capizzoni » et leur enseignement. À l’heure où le débat sur la co-officialité de la langue corse est de plus en plus prégnant, notamment suite au vote récent du Parlement européen en faveur de la sauvegarde des langues régionales et minoritaires, cet autre débat vient se loger quelque peu, aussi légitime soit il, comme un caillou dans une chaussure, remettant au centre du jeu une problématique brûlante. Une charte du Pumuntincu a d’ailleurs été éditée par les auteurs du manifeste, préconisant la mise en place de différentes mesures pour le respect véritable de chaque variété linguistique, et faire que le pumuntincu, comme toute une culture, ne rejoigne les abysses. Pour recevoir ce manifeste, une adresse : r.coti@wanadoo.fr