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Procès d'un important trafic de stupéfiants à Bastia : 15 ans de prison requis contre la tête de réseau présumée

(Julien Pernici - Alta Frequenza) - "Qu'on ne dise plus qu'il n'y a pas de trafics de stupéfiants en Corse". C'est la phrase prononcée par Jennifer Roussie pour le ministère public au début de ses réquisitions dans le cadre du procès d'un trafic de stupéfiants démantelé par une saisie, notamment, de quinze kilos de cocaïne en février 2017 dans un véhicule sur le port de Bastia. Un trafic de cannabis, de MDMA et de cocaïne importés depuis l'Espagne et les Pays-Bas qui durait au moins depuis 2016 avec cinq cargaisons par an selon l'enquête, d'ampleur très importante pour la Corse, puisqu'il concernait Bastia, Corte, Porto-Vecchio et la Balagne. La seule saisie de 15 kilos de cocaïne pure à 86% représente de 1,1 à 1,6 million d'euros à la revente, et jusqu'à 45 000 doses, pour 177 000 habitants en Haute-Corse. Face à des prévenus se décrivant comme victimes pour certains, Jennifer Roussie a considéré que la seule victime était la société. Concernant celui que l'enquête considère comme la tête de reseau présumée, Jean-Louis Binvignat, Jennifer Roussie le voit non pas en exécutant sous la menace d'un mystérieux homme grisonnant, mais comme décideur. Celle-ci a requis 15 ans d'emprisonnement avec maintien en détention, 100 000 € d'amende et confiscation des saisies contre Jean-Louis Binvignat, en état de récidive légale. Son frère, Mike, considéré comme associé de premier plan dans ce trafic, en état de multiple récidive lui aussi, s'est vu requérir 14 ans d'emprisonnement avec maintien en détention à son encontre, ainsi que 50 000 € d'amende. Le ministère public a requis à l'encontre de Jean-Christophe Bracconi, considéré comme le logisticien par Jennifer Roussie, 8 ans d'emprisonnement avec maintien en détention et 50 000 € d'amende. Même peine d’emprisonnement requise contre Dorian Bilger, considéré comme semi-grossiste, les autres revendeurs s’étant vus requérir jusqu’à six ans de prison à leur encontre. Le procès continuera dès ce mardi devant le tribunal correctionnel de Bastia avec les plaidoiries des avocats de la défense