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Procès Colonna : Pierre Alessandri a réaffirmé qu'il est le tireur

( Francescu Maria Antona - Alta Frequenza) - Pierre Alessandri s'est de nouveau accusé hier (lundi) d'avoir tiré sur le préfet Claude Erignac, en 1998, et ce à la barre de la cour d'assises d'appel de Paris. De ce fait, et comme les autres membres du commando, il a mis hors de cause Yvan Colonna. Toutefois, ce dernier a rappelé à son ami d'enfance que la durée de sa cavale n'a pas joué en sa faveur. "Ta reddition dans les jours suivants aurait suffit à te disculper comme d'autres" a lancé Pierre Alessandri, à l'attention d'Yvan Colonna. "La plus grosse culpabilité est pour moi, mais ton entêtement dans ta cavale, ça a conditionné ta culpabilité", a-t-il ajouté. Au cours de sa longue audition, Pierre Alessandri a lui-aussi expliqué avoir donné le nom d'Yvan Colonna pour protéger d'autres personnes, mais également pour protéger ses proches. "Je ne me rendais pas compte des conséquences" a-t-il répété. "Puisque ça peut être utile à la défense d'Yvan Colonna", Pierre Alessandri a également répété que des personnes non identifiées à ce jour, ont participé à l'assassinat du préfet Erignac. Le témoignage de Pierre Alessandri rejoint donc ceux des autres membres du commando, ainsi que des compagnes, renforçant ainsi la théorie de la défense, qui considère qu'il y avait plus de sept personnes sur les lieux du crime, et que toutes les pistes n'ont pas été explorées. Pierre Alessandri a également donné des précisions quant aux circonstances du crime. Ce dernier a expliqué à quel moment et comment il a pris la décision "de tirer" sur le préfet. Le procès reprendra donc ce matin, et sauf surprise, les avocats d'Yvan Colonna demanderont une nouvelle fois, une reconstitution du crime à Ajaccio. Pierre Alessandri a indiqué hier, qu'il y participerait, à condition de ne pas devoir porter "de gilet pare-balles et un casque" lors de son transfèrement sur place, à Ajaccio. Faute de telles conditions, "un inspecteur pourra jouer mon rôle" a-t-il dit. Dans un premier temps, il avait réclamé la présence des co-auteurs de l'assassinat.