Pierre Alessandri lance un appel aux élus insulaires

(Laetitia Pietri - Alta Frequenza) - C’est un appel au sursaut pour l’avenir de la Corse et des Corses que Pierre Alessandri, condamné à la perpétuité dans le cadre de l’affaire Erignac, lance aux élus insulaires dans une lettre adressée à chaque groupe politique de l’assemblée de Corse. « Nombreux sont ceux d’entre-vous qui estimeront que nous méritons ce qui nous arrive et ne comprendront pas l’objet de cette lettre », peut-on lire en préambule. « La première des raisons est de vous informer de notre sort à un moment où dans un élan unanime la classe politique corse se préoccupe du rapprochement des prisonniers politiques. Avec l’espoir que cela ne soit pas une position de circonstance (…) mais soit compris comme faisant partie intégrante d’une solution plus globale. » Pour Pierre Alessandri, les élus de Corse sont responsables de la situation actuelle de l’île. « Si on peut reprocher au mouvement national dans son ensemble de n’avoir pas pu saisir l’opportunité politique d’une moralisation de la vie publique (…) vous êtes condamnable de cautionner un système claniste, de l’alimenter par intérêt politicien ». Mais pour Pierre Alessandri, il n’est pas question ici de s’apitoyer sur le passé mais plutôt d’appeler à mettre fin à ces pratiques pour je cite « sortir la Corse de cet assistanat sclérosant et de donner au citoyen les moyens de son émancipation et de sa responsabilisation. « Nous ne pouvons et vous ne pouvez pas refaire l’Histoire, mais vous avez le pouvoir de ne pas hypothéquer l’avenir. » Pierre Alessandri lance donc un appel aux élus corses « toutes étiquettes confondues » pour qu’« ils fassent preuve de clairvoyance et de courage politique pour hisser la Corse à la hauteur des enjeux qui l’attendent ». Il prône « une solution politique globale mais qui devra s’accompagner d’un changement de mentalités. Et non pas par un énième saupoudrage financier… ». Une solution globale dont « ferait partie les hommes et les femmes qui ont porté le flambeau de la lutte ».