Le Direct

Lingua corsa : Après le courrier de la FCPE à la ministre de l'Éducation, l'heure est à l'indignation

Le courrier envoyé par le président de la FCPE de Corse-du-Sud, Claude Perrin, à la Ministre de l'Éducation nationale à propos de la place de la langue corse dans le système éducatif, a engendré une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et une multitude de levées de bouclier.

Femu a Corsica dans un communiqué parle d’une « vision rétrograde » et dit défendre au contraire l’idée « d’un système éducatif bilingue et immersif ». Femu appelle les parents, les professeurs et les services académiques à accompagner « cette transition vers une école bilingue, ambitieuse et respectueuse de notre identité ».

Pour le PNC, « ce document comporte des contre-vérités flagrantes à vocation polémique proprement insultantes pour la langue du peuple corse. Pire, il témoigne d’une parfaite méconnaissance, surprenante pour un représentant d’une fédération de parents d’élèves, du plan partenarial Scola 2030 à l’initiative du Recteur d’Académie ». « Comment, en 2025, peut-on encore écrire de telles inepties jusqu’à un cabinet ministériel, lorsque l’on connait les dispositifs en vigueur en matière d’enseignement des langues ? » écrit le PNC qui conclut en ces termes : « Hè a lingua di tutti, una lingua per tutti ! »

Pour le STC, il s’agit « d’une illustration flagrante d’une offensive coloniale contre notre peuple ! » « Ce courrier s’inscrit dans une dynamique plus large, celle d’une société corse en pleine mutation sous l’effet d’une pression démographique et idéologique venue de l’extérieur » écrit le syndicat qui considère qu’en « remettant en cause l’enseignement généralisé de la langue corse et en attaquant le principe d’une école bilingue pour tous, ce texte porte un coup grave à l’émancipation du peuple corse, à sa culture, et à l’avenir de sa jeunesse ».

Le SNALC de Corse exprime également son profond désaccord avec la position de la FCPE 2A, concernant les orientations en faveur du bilinguisme en Corse. Le SNALC dénonce « les inexactitudes, concernant, par exemple la transformation des écoles à double filières en site bilingue » et considère que le « bilinguisme est un enrichissement, pas une privation ».

Pour Christophe Mondoloni, conseiller municipal à Ajaccio en charge de la langue corse, il s’agit « d’une attaque frontale contre l’enseignement du corse, truffée de propos mensongers, méprisants et rétrogrades ». La langue corse n’est pas un obstacle mais au contraire « une richesse, un droit, un pilier de notre identité collective ».