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Le procès d'Y. Colonna n'a pas été équitable selon la Fédération Internationale de la Ligue des Droits de l'Homme

( Frédéric Bertocchini - Alta Frequenza) - Le rapport de la mission d’observation du procès d’Yvan Colonna mandaté par la Fédération Internationale de la Ligue des Droits de l’Homme a été communiqué voici quelques minutes. Dans son introduction, la Fédération Internationale de la LDH rappelle qu’elle a mandaté des chargés de mission pour assister au procès d’Yvan Colonna. Ce rapport explique tout d’abord que les observateurs de la LDH n’ont pas reçu un accueil spécialement chaleureux du président de la Cour d’assises qui a refusé d’accorder des accréditations, et qui a refusé de les recevoir. De plus, à plusieurs reprises, les chargés de mission, se sont vu « refuser l’entrée de la salle d’audience ». Dans ses conclusions, la Fédération Internationale de la Ligue des Droits de l’Homme explique que l’observation de ce procès « aura mis en lumière un ensemble de manquements dans les règles présidant au respect de la présomption d’innocence ». Les observateurs de la Ligue ont également remarqué « des fautes ou des imprécisions dans l’instruction et la fragilité des éléments retenus à charge ». Ces derniers soulignent également dans leur rapport, que le fait que deux ministres de l’Intérieur successifs ont présenté Yvan Colonna comme étant l’assassin du préfet Erignac, bien avant le procès, est « une violation extrêmement grave du principe de la présomption d’innocence ». Toujours selon les observateurs de la FIDH, « dans une affaire dépourvue de toute preuve matérielle, l’acquittement ou a condamnation de l’accusé ne repose que sur l’appréciation des témoignages ». De plus, l’audience publique aurait mis au grand jour « les errements des enquêteurs ». De ce fait, dans ce procès a conduit à une situation « dans laquelle l’accusé devait faire la preuve de son innocence, alors qu’il n’a pas été exigé de l’accusation qu’elle établisse sa culpabilité ». Ajouter à cela, la FIDH dénonce une instruction à charge réalisée sur le « mode inquisitorial » et la « faiblesse des preuves ». En conclusion, ce rapport explique que l’observation de ce rapport aura confirmé « le manque de garanties du droit à un procès équitable par le système juridique et judiciaire français de lutte contre le terrorisme ». Ecoutez la réaction Doris Leuenberger, pour la Fédération Internationale de la Ligue des Droits de l’Homme, qui a assisté au procès.