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Le comité de soutien à Yvan Colonna réagit après les dernières révélations au procès

( Frédéric Bertocchini - Alta Frequenza) - Dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction ce soir (dimanche), le comité de soutien à Yvan Colonna a tenu à réagir à la suite des derniers événements qui ont secoué le procès (voir par ailleurs). Pour le comité de soutien du berger de Cargèse, "le procès en appel s’annonçait comme prévu : plombé par la raison d’Etat, dans la continuité de ce qu’Yvan Colonna connaît depuis un fameux mois de mai 99 : le « hasard » d’un calendrier fixant l’ouverture des débats à quelques jours de la commémoration de l’assassinat du préfet, une cour d’assises hermétique, sous la présidence d’un président Wacogne peu disposé à accéder aux demandes de la défense (la reconstitution), ou encore une partie civile surjouant le registre de l’émotion qui exhorte Yvan Colonna à avouer". Selon le comité de soutien, "l’affaire, qui se situe au cœur de l’Etat, n'a jamais permis à Yvan Colonna de pouvoir se défendre à armes égales". Le comité de soutien ne comprend pas, également, pourquoi certaines pistes n'ont pas été creusées et parle notamment de "la présence d’une voiture « suspecte » aux alentours du périmètre de l’assassinat, une 205 blanche avec deux individus à bord qui démarre en trombe au moment des faits, qui est revue par d’autres témoins quelques minutes plus tard aux environs de l’aéroport d’Ajaccio, qui s’avèrera être un véhicule à l’immatriculation maquillée". Pourquoi cette piste n'a jamais été exploitée se demande le comité de soutien. Ce même comité souligne aussi "l’absence de confrontation technique et d’examen conjoint de la scène de crime entre balisticien et légiste". Enfin, dit le comité, "vendredi soir, coup de théâtre". "A la lumière des dernières démonstrations de la défense et des révélations survenues vendredi à l’audience, tout fait enfin sens : il existe probablement d’autres personnes, membres du groupe des anonymes à ce jour non identifiés. Les enquêteurs, pressés par leur hiérarchie dans le contexte particulièrement troublé de la « période Bonnet », ont figé un scénario sans précautions élémentaires ni vérifications complémentaires. Yvan Colonna a été utilisé comme un leurre, accusé et condamné sans preuves, son cas exploité au plus haut de l’Etat pour des raisons politiciennes". Le comité de soutien à Yavn Colonna se pose alors quelques questions : "quelle crédibilité peut encore avoir une justice qui persiste à sacrifier le destin d’un homme sur l’autel de la raison d’Etat ? Cette même justice pourra-t-elle reconnaître un jour qu’elle s’est trompée et libérer Yvan Colonna ?"