Le CAR condamne les événements d'hier au palais de Justice d'Ajaccio
( Frédéric Bertocchini - Alta Frequenza) - Le Comité Anti-Répression "condamne avec la plus grande fermeté les événements du mercredi 23 janvier et la parodie de justice donnée en spectacle" à Ajaccio. "Depuis l’incendie surmédiatisé d’un bureau à l’Assemblée de Corse le 12 janvier, nous sommes revenus aux temps de la justice spectacle. Après le déplacement du Premier ministre de la France venu pleurer sur l’épaule d’Ange Santini et se lamenter sur la destruction d’un bureau et de trois chaises, le ministre de l’Intérieur de la France communique chaque jour sur l’état de l’enquête. Et chaque jour on annonce des arrestations à venir. Et chaque jour, le climat est un peu plus tendu en Corse… Ce mercredi se déroulait le procès de deux militants politiques du Rinnovu. Il s’agissait en fait d’une justice expéditive, puisqu’on les jugeait en comparution immédiate. Le ministre de l’Intérieur français a clairement annoncé que le gotha de la police scientifique avait été dépêché sur place pour enquêter. Plus de 40 enquêteurs, avec à leur disposition le must de la technologie scientifique, et à l’arrivée, pas l’ombre d’une preuve à l’encontre des militants nationalistes jugés. A cette justice spectacle et expéditive, on a rajouté l’injustice en ne reconnaissant pas l’innocence des deux militants du Rinnovu et en demandant un complément d’enquête. Il faut dire que pendant le délibéré le ministre de l’Intérieur de la France a voulu peser sur les débats en félicitant les enquêteurs pour leur travail. Le président du tribunal a organisé un débat contradictoire sur l’incarcération des militants du Rinnovu sans leurs avocats et sans témoin car la salle, où les CRS étaient plus nombreux que le public, a été évacuée et les personnes présentes gazées. Une personne handicapée a été piétinée par les forces de répression et Paul-Félix Benedetti a été agressé par des policiers et gazé en pleine bouche, ce qui a dû nécessiter son hospitalisation. Justice expéditive, incarcérations arbitraires, gazage du public, sentence rendue sans témoin ni même avocat… aujourd’hui la France n’a plus rien à envier à la justice tchadienne et n’a plus de leçon de démocratie à lui donner. (...) Le CAR appelle également à participer au rassemblement de soutien de ce jour à 18 heures devant le palais de justice de Bastia".