Le Direct

La SNCM en pleine tempête

La SNCM subit depuis hier (vendredi) un double avis de tempête, après l'annulation de l'appel d'offres pour la desserte de la Corse, et le maintien de l'indépendance de sa concurrente, la CMN, dont elle voulait prendre le contrôle. En effet, le Conseil d'Etat a annulé l'appel d'offres piloté par CTC afin d'attribuer la délégation de service public pour la desserte continent-Corse entre 2007 et 2012. La Corsica Ferries de son coté, qui devance aujourd'hui la SNCM pour cette desserte, s'est félicitée de la décision du Conseil d'Etat : "il était urgent de rebâtir un vrai appel d'offres", a déclaré son directeur général, Pierre Mattei. Le Conseil d'Etat a indiqué qu'il revenait à la CTC "soit de reprendre intégralement la procédure" d'appel d'offres, soit d'inviter les candidats "à produire de nouvelles offres". Le président de l'Office des transports, Antoine Sindali, a indiqué de son coté qu'il envisageait une reprise intégrale de la procédure "sur la base du règlement d'appel d'offres et du cahier des charges qui existent et qui, eux, n'ont pas été annulés". "On se retrouve à la case départ, c'est un sale coup pour la SNCM", a déclaré pour sa part le secrétaire général de la CGT, Jean-Paul Israël, tandis que la CFE-CGC de la SNCM parle de "revers". La SNCM a ensuite subi hier un deuxième revers devant la cour d'appel de Paris, qui a laissé son indépendance à la CMN. La SNCM a annoncé qu'elle se pourvoyait en cassation. De plus, pour couronner le tout, au-delà des batailles judiciaires françaises, la SNCM pourrait être inquiétée par la Commission européenne de Bruxelles. En effet, cette dernière a ouvert une enquête mbre car elle doute de la compatibilité avec le droit communautaire de l'opération de renflouement/privatisation de la SNCM par l'Etat.

 

Francescu Maria Antona