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Incendies et administration : le mauvais ménage

(Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - Un important incendie s’est déclaré en tout début d’après-midi (mardi) à Ajaccio, dans le triangle Pietralba, Vazziu, Confina. Le feu, poussé par un vent soutenu, a embrasé toutes les collines du Ricantu et de Timizzolu en se propageant vers le Vazziu. Tous les ajacciens savent bien qu’il s’agit d’un feu classique, traité habituellement par quelques passages de Canadairs ; pas besoins d’être un grand ponte de la lutte anti-incendie pour savoir ces choses-là. Vu le risque que représente cette zone, habitations, industries, dépôts pétroliers, les moyens aériens sont d’habitude envoyés immédiatement sur place. Problème ! Ce que l’on pourrait appeler la gestion administrative des risques incendies a décrété que le 30 septembre la saison des feux est terminée. On baisse le rideau sur la base Canadair et tout le monde rentre à Marignane. Problème toujours, Dame Nature se rie comme d’une guigne des décisions administratives et la sécheresse persistant, voire la presse tous les jours, le risque est aussi important, voire plus, qu’au cœur de l’été. Vu l’état de la végétation, le relief et la proximité des zones habitées, les pompiers au sol ont fait, comme d’habitude, ce qu’ils ont pu. Après la polémique qui avait embrasé, sans jeu de mots les esprits en Haute-Corse, suite à un incendie important, voilà que l’histoire se répète. Vu la proximité de l’agglomération et donc le risque potentiel, les pompiers ont demandé l’appui des canadairs en tout début d’après midi. Montre en main, nous pouvons affirmer que le premier appareil a survolé Ajaccio à 6h moins dix, soit plusieurs heures après la demande de secours. Tous ceux qui affirment que les moyens aériens sont disponibles en Corse en moins d’une heure sont apparemment très loin de la réalité. A l’heure actuelle, le feu a été qualifié, je cite, en baisse d’intensité, c'est-à-dire qu’il a brûlé tout ce qu’il pouvait brûler, les Canadairs se contenteront de finir les lisières. Entre 50 et 60 hectares ont été détruits et on a comme le pressentiment que la polémique va rebondir dans les heures qui viennent.