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Du jamais vu dans un palais de Justice !

( Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - Surréaliste ! On pourrait difficilement trouver un autre qualificatif pour expliquer ce qui s'est passé hier soir (mercredi) dans la salle d’audience du palais de Justice d’Ajaccio. Depuis plusieurs jours, on savait que le procès dit de l’incendie de l’assemblée se déroulait sous haute tension, mais jamais on n’aurait pu imaginer pareil paroxysme. Des faits indescriptibles se sont déroulés dans la salle d’audience avec gaz lacrymogène, matraque en règle, bousculade en public, des avocats, et même d’une personne handicapée. Il faut dire que la comparution des cinq personnes accusées d’avoir participé au saccage et à l’incendie d’un bureau de l’assemblée avait bien mal débuté. Les avocats de la défense n’avaient pas eu beaucoup de mal pour mettre en évidence la maigreur rachitique du dossier d’accusation, ce qui a apparemment, mis le tribunal dans un très grand embarras. Le procès, à proprement parler, s’était déroulé à peu près normalement avec présentation des faits, les réquisitions et les plaidoiries, puis le retrait de la cour pour délibérer. Leur travail était terminé, et ayant pour certains, d’autres obligations, certains avocats avaient même quitté le palais de Justice, et c’est là que les choses ont commencé à déraper, car le délibéré tant attendu, n’est jamais arrivé. Au lieu de venir annoncer la décision de la cour sur la condamnation ou pas des prévenus, le président a voulu rouvrir le débat pour un complément d’information. En fait, les éléments probants de l’accusation, étant inexistants, il était impossible à la cour de prendre une décision de condamnation, et de toute façon, les avocats étant partis, cela devenait impossible. Il s’en est suivi une longue période d’hésitations, d’incertitudes, ponctuée d’une première échauffourée avant le bouquet final de la reprise de l’audience. A la reprise, on ne saura jamais ce que voulait annoncer le président, un cordon de CRS s’est interposé entre le public et la cour. Du jamais vu sans doute, dans une salle de palais de Justice. Et c’est là que les choses se sont très vite enchaînées avec une rare violence. Dans un vacarme indescriptible, le public et le cordon de CRS en sont venus aux mains, puis le gazage de l’assistance à provoqué un sauve-qui-peut général. Jean-Marc Lanfranchi, l’ancien bâtonnier d’Ajaccio, était aux premières loges, car il a aidé un handicapé, par ailleurs jeté à terre et piétiné, à quitter en catastrophe la salle d’audience. C’est avec de grandes difficultés qu’il a pu nous dire quelques mots. Ecoutez l'ambiance régnant dans la palais de Justice au moment où les incidents ont éclaté.