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Discussions entre les élus de la Corse et Paris : entre les doutes croissants de l'Assemblée de Corse, Gilles Simeoni hausse le ton

Ce vendredi s'est tenue une session express de l'Assemblée de Corse. Express, car escamotée d'une journée pour laisser de l'espace à une nouvelle réunion du processus entre le gouvernement et les élus de la Corse. Une réunion finalement reportée, et dont le report, malgré une raison peu contestable, a soulevé de nombreuses inquiétudes.

L'occasion pour le président de l'Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, de se livrer à une longue analyse de la situation et à hausser le ton envers le gouvernement. Pour Gilles Simeoni, les documents préparatifs envoyés par le gouvernement constituent une entorse au processus, avec un véritable déni des logiques de spéculation immobilière en Corse.

Hors de question pour lui de cautionner ce processus s'il continue sur cette piste, avec une mise en garde adressée au gouvernement sur les risques de pourrissement du climat global en Corse. Gilles Simeoni a annoncé que fin juin, un document d'orientations claires et précises sera remis au gouvernement pour dire quel est le contenu attendu par les élus de la Corse.

On écoute Gilles Simeoni.

Côté élus, Jean-Martin Mondoloni, pour le groupe d'opposition de droite Un Soffiu Novu, le temps des arbitrages est venu et plus aucun temps ne doit être perdu. De plus, le contexte est totalement différent du processus de Matignon il y a plus de vingt ans, avec notamment moins de consensus entre les élus de la Corse et un gouvernement à la majorité incertaine.

Jean-Martin Mondoloni a, lui aussi, critiqué les réponses apportées par les services du gouvernement.

On écoute Jean-Martin Mondoloni.

Pour Jean-Christophe Angelini, il ne faut pas oublier le contexte délétère du moment avec la reprise de la violence, qui plus est une violence intra-insulaire. Il est aussi très déçu du contenu des discussions pour l'heure, et la réunion du 7 juin sera capitale pour déterminer la suite à donner aux discussions. A titre personnel, Jean-Christophe Angelini ne croit pas à la poursuite du conflit et continue de croire au dialogue.

On écoute Jean-Christophe Angelini.

Sans surprise, Josepha Giacometti, seule représentante de Corsica Libera, a de nouveau exprimé toute la défiance du mouvement envers un processus qui, selon elle, n'en est pas un. Josepha Giacometti estime que le gouvernement joue la montre face à une Corse qui est dans un contre-la-montre pour éviter une fuite en avant. Pour elle, il ne ressortira rien de ces discussions si elles continuent vers cette dynamique, si ce n'est une autonomie au rabais.

On écoute Josepha Giacometti.