Conséquences de Tchernobyl en Corse: des résultats sans appel
- 05/07/2013
- Balagne Société
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Lingua corsa
(Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - Un mensonge d'Etat ! C'est ainsi que l'on peut qualifier le positionnement de l'Etat après l'accident de Tchernobyl en Ukraine le 26 avril 1986. Rappelons que la pollution radioactive, qui a touché au moins 15 pays européens, avait, de sources officielles, miraculeusement épargné la France, et du même coup la Corse aussi. On avait beaucoup ironisé à l'époque, en maniant l'humour noir qui caractérise souvent une situation grave, au fameux nuage de Tchernobyl stoppé net à la frontière. 27 ans plus tard la vérité éclate enfin au grand jour, si on en croit en tout cas la commission d'enquête missionnée par la collectivité de Corse pour élucider ce grand mystère. Suite à un appel d'offre européen, une équipe de recherche de l'hôpital Galliera à Gênes a réalisé une enquête épidémiologique rétroactive concernant les conséquences du nuage radioactif sur la population de Corse. Présentés hier (jeudi), les résultats sont sans appel: Oui le nuage a fortement impacté la Corse et oui cela a eu des conséquences graves sur la santé de beaucoup d'insulaires. On ne va pas revenir sur les péripéties qui ont émaillé ce dossier sur deux décennies mais quelques chiffres clef mettent en évidence l'ampleur du désastre : thyroïdites + 78 %, nodules bénins + 65 %, hyper-thyroïdisme + 103 %, cancers de la thyroïde + 28 %. Nous vous faisons grâce des autres éléments de l'enquête, nous y reviendrons abondamment, pour nous consacrer à l'aspect "politique" du dossier et sur ce fameux mensonge d'Etat savamment organisé après la catastrophe. Denis Fauconnier était médecin en Balagne à l'époque; il est, si on peut dire, celui par qui le scandale est arrivé.
