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Colonna : un procès sans témoins

( Francescu Maria Antona – Alta Frequenza) - Procès en appel d’Yvan Colonna. Ce sont finalement pas moins de six témoins oculaires qui ont écrit à la Cour d’assises spéciales de Paris pour dire leur impossibilité de venir témoigner. Tous ont fourni des certificats médicaux, sauf pour l’un d’entre eux, qui a justifié son absence par une attestation de son employeur. Des expertises ont été ordonnées pour trois de ces témoins. Tandis que la Cour a décidé de solliciter à nouveau l’homme justifiant son absence pour raison professionnelle. Une audition par visioconférence a été envisagée pour une cinquième personne qui est âgée. Enfin, la Cour a décidé de se passer du sixième témoin, jugé peu déterminant. Il faut préciser, enfin, que ces témoins n’ont pas appuyé le scénario de l’accusation lors du premier procès. Seul témoin aujourd’hui à se présenter à la barre, José Colombani, fonctionnaire de la collectivité territoriale de Corse et ami personnel de Claude Erignac. C’est lui qui devait accueillir le soir du 6 février 1998, le préfet. Il se trouvait donc devant le théâtre à quelques dizaines de mètres du lieu du drame et a donc été témoin direct. José Colombani a répété aujourd’hui (mercredi) avec conviction, ce qu’il avait déjà déclaré à l’occasion des précédents procès, à savoir qu’il y a eu effectivement deux agresseurs et non trois, comme le soutient l’accusation. Il a également précisé, puisqu’il a vu les deux agresseurs, ne pas avoir reconnu Yvan Colonna comme l’un d’eux. José Colombani a également détaillé la scène du crime en ajoutant que, touché une première fois, Claude Erignac était effectivement courbé au moment des tirs mortels. Ce qui peut faire tomber la thèse du tireur de grande taille. Enfin, un nouvel incident a encore marqué cette audience, à savoir que le président Wacogne a ironisé en présentant José Colombani comme « le témoin idéal ». Une appréciation bien sur très vivement critiquée par la défense.