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Centuri : de la prison avec sursis requise contre l’ex-maire Joseph Micheli pour faux en écritures publiques

Après plusieurs renvois, c’est ce mercredi que le tribunal correctionnel de Bastia a eu à juger un dossier relatif à la gestion de la commune de Centuri entre 2011 et 2014. Le maire de l’époque, Joseph Micheli, y comparaissait pour faux et usage de faux en écritures publiques, à savoir des délibérations du conseil municipal prises alors que celui-ci n’était pas réuni. Ces délibérations auraient notamment porté sur des ventes de terrains communaux à des proches du maire.

Joseph Micheli nie les faits qui lui sont reprochés, affirmant n’avoir jamais fraudé ni formulé de faux, et que les conseillers étaient bien réunis ou disposaient de procurations, renvoyant la responsabilité d’éventuelles irrégularités sur le travail de sa secrétaire de mairie. Celui-ci a accusé les anciens conseillers municipaux ayant témoigné de mensonges.

Au bout d’un long réquisitoire où il s’est employé à démontrer tout ce qui accréditerait les faux et usages de faux en écriture et à rappeler les condamnations de Joseph Micheli pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts, le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, a requis dix-huit mois de prison avec sursis, une amende de 20 000 € et cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de Joseph Micheli. Le jugement a été mis en délibéré au 12 mars prochain.

Ses conseils, quant à eux, ont dénoncé un dossier d’instruction truffé de contradictions, demandant la relaxe. Maitre Jean-Sébastien de Casalta allant jusqu’à parler de montagne accouchant d’un souriceau mort-né. Surtout, ceux-ci ont aussi ciblé la vengeance politique qui se cacherait derrière les instigateurs du signalement de départ.

On écoute Jean-Sébastien de Casalta.

Un dossier emblématique pour de nombreuses associations anti-corruption, et qui a cristallisé de fortes tensions dans la commune du Cap Corse, où le maire entre 2014 et 2020, David Brugioni, opposant à Joseph Micheli, a eu à faire face à diverses intimidations. Ces tensions se sont traduites pendant l’audience avec une pique de Joseph Micheli, qui a affirmé que la paix civile est revenue au village depuis la défaite de David Brugioni en 2020.

Pour maitre Lisa Vesperini, avocate de David Brugioni, partie civile tout comme ANTICOR et Crim’Halt, les réquisitions du procureur sont en accord avec la réalité du dossier. Celle-ci a aussi voulu mettre en avant le calvaire vécu par son client depuis 2014 face à ce qu’elle désigne comme une dérive mafieuse.

On écoute Lisa Vesperini.