Autonomie de la Corse : seize constitutionnalistes vent debout contre cette perspective demandent un référendum national
L'opposition à la perspective d'une autonomie de la Corse s'organise jusque dans les cénacles parisiens. En effet, nos confrères du Figaro ont publié une tribune signée par seize constitutionnalistes, dont les ex-ministres Jean-Louis Debré, Pierre Mazeaud et Jean-Michel Blanquer, ou bien encore l'opposant historique à l'autonomie de la Corse, Benjamin Morel.
Pour eux, "dès lors que les statuts territoriaux dérogatoires sont ainsi accordés sur des critères purement subjectifs fondés sur le « ressenti » identitaire de nature ethnique invoqué par les élus, on ne voit pas, en effet, pourquoi les mêmes privilèges ne seraient pas étendus à la Bretagne, à l’Alsace, au Pays basque et à toutes les collectivités dont les élus prétendent se prévaloir d’une « identité forte ». Et comment cette notion de communauté, désormais constitutionnalisée, n’inspirerait-elle pas d’autres revendications communautaristes, ethniques ou religieuses ?"
En outre, la loi constitutionnelle de 2003 sur l’organisation décentralisée de la République a aussi prévu la possibilité expresse de consulter les électeurs d’une collectivité territoriale dotée d’un statut particulier lorsqu’il est envisagé de modifier celui-ci. Consultés à ce titre, les électeurs corses avaient refusé, en 2003, le changement de statut qui leur était proposé, avant que la loi du 7 août 2015 ne vienne contourner délibérément leur vote en leur imposant la réforme dont ils n’avaient pas voulu. À l’heure où l’on célèbre partout le « consentement », il serait tout de même indispensable de demander d’abord aux Français s’ils acceptent de renoncer à leurs principes constitutionnels fondateurs et, le cas échéant, d’interroger ensuite les Corses sur un projet de statut qui les voue à l’assignation communautaire, au repli identitaire et à l’omerta imposés par certains de leurs féodaux."