Le Direct

Aleria, 50 ans après : entre souvenirs et enseignements pour l'avenir, l'espace commémoratif inauguré

Cinquante ans jour pour jour après l'assaut donné le 22 août 1975 par les forces de l'ordre contre les militants nationalistes occupants de la cave Depeille à Aleria, plusieurs centaines de personnes, anciens comme jeunes, se sont rassemblées sur les lieux. Une stèle, et une fresque géante ont été inaugurées en présence du président de l'Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, puisque le site appartient désormais à la Collectivité de Corse, mais aussi de tout le nationalisme corse, et même d'élus non-nationalistes, comme Jean-Charles Orsucci.

Présents, une grande partie de ceux qui ont occupé cette cave, comme Jean-Pierre Susini. Pour lui, il est très important de transmettre directement l'histoire de ce qu'il s'est passé à Aleria tant que cela est encore possible, car nul ne sait mieux pourquoi et comment les évènements ont pris place que ceux qui l'ont vécu directement.

Toutefois, Jean-Pierre Susini, devant l'évolution de la Corse cinquante ans après, n'hésite pas à dire les choses : les deux gendarmes tués lors de l'assaut ont été deux morts de trop, ou bien il n'y en a pas eu assez, car au final, la situation de la Corse n'a pas connu, sur le long terme, la révolution espérée.

Pour lui, la spéculation immobilière et la mutation de la population sont des facteurs d'inquiétude. Malgré tout, Jean-Pierre Susini porte un regard bienveillant sur le processus d'autonomie en cours, au delà de ses imperfections.

On écoute Jean-Pierre Susini.

De son côté, Gilles Simeoni était forcément ému, à la fois de par la portée historique des évènements, mais aussi de manière plus personnelle, en mémoire de son père, Edmond, qui fut la figure centrale de ces évènements. La mise en valeur mémorielle du site de la cave Depeille vient, pour lui, combler un manque important pour rendre la transmission historique plus facile et naturelle.

Au delà, sur un volet plus politique, Gilles Simeoni a dit respecter l'absence de certains membres du commando d'Aleria, à l'instar de Jacques Fieschi, pour des raisons de désaccord avec la politique de la majorité territoriale, mais être en désaccord avec la démarche, à laquelle il répondra.

Pour lui, le défi à venir sera de perpétuer les enseignements et le message porté par cette occupation de la cave Depeille, mais aussi de répondre aux évolutions, notamment démographiques, de la Corse.

On écoute Gilles Simeoni.