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Yvan Colonna : retour sur le parcours d'un homme qui a toujours clamé son innocence

Photo Via Stella

Yvan Colonna a toujours clamé son innocence pour le meurtre de Claude Erignac. De sa conférence de presse au début de l’affaire, à ses courriers, de sa lettre envoyée au journal Le Monde, et durant ses trois procès, l’homme n’a jamais dévié. Il s’est toujours battu pour que son innocence soit reconnue et entendue.

Yvan Colonna était âgé de 62 ans, il était père de 2 enfants.

À l’annonce de sa mort, de nombreux rassemblements ont eu lieu, des bougies ont été allumées en son hommage et en soutien à sa famille.

Yvan Colonna est né en avril 1960, à Aiacciu. Adolescent, il vit à Nice où il obtient son baccalauréat et entame des études pour devenir professeur d'éducation physique et sportive, comme son père.

Mais à 21 ans, il quitte l’université et décide de rentrer en Corse. La même année, son père est élu député socialiste des Alpes-Maritimes.

Yvan Colonna retrouve son village familial de Carghjese. Il y exerce différents métiers avant de s'installer comme éleveur. Il s’y engage politiquement et devient membre d'A Cuncolta Naziunalista.

En 1998, le préfet Erignac est assassiné à Aiacciu.

Le 22 mai 1999, Yvan Colonna est déclaré recherché par les enquêteurs. C’est à ce moment-là qu’il prend le maquis. Il devient alors l'homme le plus recherché de France. Avant Cela, Yvan Colonna s’exprime face aux caméras pour dire son innocence dans cette affaire.

Écoutez un extrait de son propos.

Interpellé en juillet 2003, Yvan Colonna comparaîtra à trois reprises en 2007, 2009 et 2011. Pas une fois il n’aura dévié de ses dires et de ses affirmations concernant son innocence.

Incarcéré à Fresnes, Toulon et Arles, il n’aura eu de cesse de multiplier les demandes de rapprochements. La classe politique corse, mais également continentale, s’étaient également mobilisées pour cette stricte application du droit. En vain.

Très récemment, encore trois députés avaient rencontré Yvan Colonna dans sa prison d’Arles, dénonçant un traitement « dégradant du point de vue du droit ».

Parmi eux, François Pupponi, a évoqué cette visite devant la commission des loi de l'assemblée nationale qui enquête sur cet assassinat.

Nous l'écoutons.

Bruno Questel, député LREM de l’Eure, était également présent, a réagi hier à l’annonce du décès d’Yvan Colonna. Ce soir, "un homme est mort parce qu'il a été assassiné", rappelle Bruno Questel sur France Info.

Le député, veut respecter "une période de deuil" mais ajoute que "les conditions dans lesquelles cet assassinat a été perpétré doivent être effectivement éclaircies. On le doit à la personne décédée. On le doit à sa famille, on le doit à ses enfants et on le doit aussi à la société". Ce qui est arrivé à Yvan Colonna "doit nous interroger aussi sur les questions qui ont trait aux motivations de l'assassin".

"Il faut regarder cela plus tard, une fois que le deuil sera passé, une fois que l'émotion sera passée pour regarder les choses avec rationalité, mais aussi efficacité."  "Yvan Colonna ne méritait pas d'être assassiné, tout simplement". "Ce soir, c'est la question qu'un homme a été assassiné en milieu carcéral alors qu'il était placé sous statut DPS, qu'il devait être surveillé et protégé", ajoute Bruno Questel. 

En Corse, les élus nationalistes n’ont pas souhaité réagir, respectant le deuil demandé par la famille. Seuls les mouvements ont rendu hommage à Yvan Colonna sur les réseaux sociaux.