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Quatre avocats d'Yvan Colonna ont quitté l'audience hier soir

( Francescu Maria Antona - Alta Frequenza) - Quatre des cinq avocats d'Yvan Colonna, ont quitté provisoirement la cour d'assises spéciale de Paris dans l’attente d’une réponse sur leur demande supplément d'information. La défense d’Yvan Colonna avait demandé que la cour se prononce sur leur demande à l'issue des auditions des personnes citées par Didier Vinolas, ancien collaborateur du préfet, dont le témoignage surprise vendredi dernier a bouleversé les débats. Mais le président de la cour a refusé de se prononcer de nouveau, expliquant que la décision de la cour serait rendue "dans un délai raisonnable mais pas ce soir". "La cour n'a pas l'habitude de fuir ses responsabilités, elle les prendra", a ajouté le magistrat Didier Wacogne. Auparavant, la date de lundi avait été évoquée pour le rendu de la décision. Les avocats d'Yvan Colonna estiment que les auditions déjà menées sont suffisantes pour ordonner le complément d'information. Ils ont suggéré que celui-ci ait lieu sur quelques jours pour éviter un renvoi. Didier Vinolas a mentionné vendredi une source "digne de foi" qui lui aurait parlé en 2002 de deux hommes toujours libres ayant participé en 1997 à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella où fut volée l'arme qui devait servir à tuer le préfet. Les avocats d'Yvan Colonna jugent qu'il s'agit d'éléments susceptibles d'innocenter leur client. Didier Vinolas a dit en avoir parlé au procureur général de Paris, Yves Bot, à l'ancien sous-préfet de Corte Jacques Nodin et à l'ancien patron du Raid, unité d'élite de la police, Christian Lambert, ainsi qu'à un ancien agent des Renseignements généraux. Ce dernier sera entendu par la cour aujourd'hui (mercredi). Les auditions des trois premiers, lundi et mardi, ont permis de confirmer l'existence de l'informateur, identifié comme "X", agent de la direction centrale des Renseignements généraux, dont ni Didier Vinolas ni Yves Bot n'ont donné le nom. "Le coeur des dépositions de Didier Vinolas c'est l'existence de X, son identité et l'identité des deux hommes", a plaidé Me Gilles Simeoni, avocat d'Yvan Colonna. "Ces questions et les réponses à ces questions conditionnent (...) de façon déterminante l'issue de ce procès", a-t-il ajouté, soulignant que Didier Vinolas avait dit sa volonté de donner ces noms dans le cadre d'un supplément d'information. Son confrère Me Antoine Sollacaro a ensuite menacé de quitter les débats si la décision n'était pas rendue. "Mais qu'est-ce que vous attendez ? Partez !", a répondu Me Philippe Lemaire, avocat de la famille Erignac, partie civile. Le président Didier Wacogne ayant refusé de statuer immédiatement, Me Sollacaro a exécuté sa menace, en compagnie de ses confrères, Me Pascal Garbarini, Me Gilles Simeoni et Philippe Dehapiot. Il a prévenu à la sortie de la salle qu'il ne rejoindrait pas les débats avant qu'une décision soit prise. La décision de ses confrères restait en suspens pour l'heure. Auparavant, Jacques Nodin, Christian Lambert et le commissaire Philippe Frizon, chargé de 1998 à 2005 de l'enquête sur l'assassinat du préfet de 1998 à 2005, avaient témoigné. Comme Yves Bot, ils ont été confrontés à Didier Vinolas et ont minimisé ou mis en doute la pertinence de son témoignage. Celui-ci l’a pourtant réitéré et même etayé. Ecoutons Didier Vinolas, brièvement à sa sortie du pretoir entouré de très nombreux journalistes.