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Procès d'Yvan Colonna : la défense discrédite l'enquête

(Francescu Maria Antona - Alta Frequenza) - Procès Colonna : ce sont Vincent Andriuzzi et Jean Castela qui ont clos hier (vendredi) cette deuxième semaine de procès devant la cour d’assises spéciale de Paris. Les deux hommes ont été condamnés à 30 ans de prison pour avoir, selon l’accusation, commandité l’assassinat du préfet, avant d’être acquitté en appel. Il s’agissait donc pour la défense, de mettre en doute les conditions de garde-à-vue et la manière dont les deux hommes ont été impliqués dans le dossier. La défense prépare ainsi le terrain pour les témoignages, en fin de semaine prochaine, des membres du commando qui, rappelons-le, avaient désigné Yvan Colonna comme le tireur avant de se rétracter. Jean Castela et son épouse Stella ont donc décrit à la barre les conditions de leur garde-à-vue. «D'emblée, j'étais considéré comme un coupable», se souvient Jean Castela. Le témoignage de Vincent Andriuzzi ne diffère pas sur les pressions subies «Les enquêteurs avaient un scénario dans la tête dans lequel je devais figurer», a-t-il déclaré à la barre. Stella Castela quant-à-elle parle «des conditions dégradantes et humiliantes» de saleté durant sa garde-à-vue et raconte ses six mois de détention à Fleury-Mérogis. Pour elle, son incarcération visait seulement à pousser son mari à parler, quitte à dire n’importe quoi. Elle qualifiera cet emprisonnement de «prise d'otage». Le président Coujard lui répondra d’ailleurs «Vous décrivez un régime que nous connaissons, avec des conditions anormalement humiliantes». Le procès reprend lundi avec notamment la déposition très attendue de Roger Marion l’ex-Patron de la DNAT.