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Perpétuité assortie d'une peine de sureté de 22 ans pour Yvan Colonna

Perpétuité assortie d'une peine de surteé de 22 ans pour Yvan Colonna

( Alex Bertocchini – Alta Frequenza) - Perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans, c’est donc le verdict annoncé hier soir (vendredi) peu avant 20 heures par la Cour d’assises spéciale de Paris. Si le verdict était connu en Corse depuis le début du procès, l’aggravation de la peine à savoir une peine de sûreté de 22 ans a été ressentie comme un coup de massue. Par cette décision, Yvan Colonna devient l’assassin du préfet Claude Erignac et donc le personnage principal de cette affaire. Problème. Rien dans le déroulement des débats de ce nouveau procès n’a pu mettre en évidence un quelconque début de preuve de cette affirmation. Les éléments versés au dossier laisseraient plutôt penser au contraire. Comme pour le procès précédent, les juges antiterrorriste ont construit leur intime conviction uniquement sur les déclarations des autres membres du commando. Autre problème, ces déclarations qui avaient permis de condamner Yvan Colonna en première instance ont été très largement démenties au cours du procès en appel. Le tournant a sans doute été constitué par le départ il y a deux semaines non seulement des avocats de la Défense mais également de l’accusé. On a bien senti à ce moment-là qu’un véritable bras de fer s’était engagé entre la Défense et la Cour. Et de manière plus générale, entre le corps des avocats et la magistrature. Une simple petite phrase peut résumer toute la problématique de ce procès. Elle a été prononcée avant-hier par Christophe Teissier, l’avocat général. « Si Yvan Colonna voulait prouver qu’il était innocent, c’est ici qu’il fallait le faire. » Cette phrase est très importante car elle démontre bien quel état d’esprit animait la cour spéciale : c’était bien à Yvan Colonna de faire la preuve de son innocence et non le contraire comme le précise un élément du Droit français. Comme on peut s’en douter les réactions des avocats ont été très mordantes. Ecoutons Antoine Sollacaro.