Le Direct

Les élus corses répondent aux "clichés" et "caricatures" venus du continent sur les réseaux sociaux

(Frédéric Bertocchini - Alta Frequenza) - Voilà une semaine à présent que les nouveaux élus de la Corse ont été installés dans les fauteuil de l'exécutif et de l'assemblée insulaire. Depuis le discours en langue corse de Jean-Guy Talamoni qui a visiblement choqué la classe politique française, les prises de position politiques et éditoriales ne cessent de se multiplier. Sur internet, et plus particulièrement les réseaux sociaux, les nouveaux élus de la Corse répondent à leur manière à ces diverses attaques venues de l'autre côté de la mer. Gilles Simeoni indiquait notamment voici quelques jours : "L'âme d'un peuple vie dans sa langue (Goethe). Qui peut prétendre avoir le droit de nous priver de notre âme ?". Avant-hier, le nouveau président du conseil exécutif a fait le buzz avec un mémorable "Entre un Christophe Barbier qui voit la Corse comme un confetti encombré de chèvres et de châtaignes, et Jean-Jacques Rousseau, on se demande bien de qui l'Histoire retiendra le nom et le jugement". Un propos retwitté par ailleurs par Jean-Guy Talamoni, le président de l'assemblée de Corse, qui de son côté se montre beaucoup plus incisif dans ses réponses. Morceaux choisis :

- Je lis les tweets de ceux qui nous reprochent de parler notre langue. Je me dis qu'ils feraient d'apprendre à écrire la leur. (20 décembre 2015)

- La langue de la nation corse est le corse. (18 décembre 2015)

- Au Courrier Picard, "quelque chose est cassé en Corse", non quelque chose est réparé.

- Si le gouvernement français avait le même soutien populaire que le gouvernement corse, il n'y aurait pas besoin d'affirmer  son autorité par des coups de menton. (24 décembre 2015)

D'autres élus corses sont également montés au créneau sur Twitter pour répondre aux détracteurs. Le député-maire d'Ajaccio demande notamment "à ce que l'on en finisse avec les caricatures". "Chacun y va de son tweet, de sa déclaration, sans jamais en deviner l’effet pervers, contreproductif que cela aura chez les Corses qui ont exercé leur devoir civique plus que partout ailleurs" explique Laurent Marcangeli. Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, se déclare quant à lui, toujours sur tweeter, en colère et pris de nausées "après les caricatures et les amalgames des politiques et des médias nationaux suite au discours de Jean-Guy Talamoni".