Le Direct

La gauche n'a pas totalement transformé l'essai

(Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - 24, 12, 11 et 4, ce sera donc la répartition en sièges de la nouvelle assemblée de Corse. Vous l’avez compris, il n’y aura pas de majorité absolue à l’assemblée, et sur ce point là, c’est un flop pour tous les promoteurs du nouveau mode de scrutin. La gauche, qui partait pourtant archi-favorite pour ce deuxième tour, n’a donc pas réussi à engranger le bénéfice de la dynamique de la victoire : avec seulement 24 sièges, elle remporte donc cette élection, mais en s’installant dans une position fragilisée. Certes, il y aura encore beaucoup de chemin à parcourir avant jeudi, jour de l’installation de la nouvelle assemblée, car les choses peuvent évoluer de manière considérable. Si l’effondrement de la droite avait été enregistré dès dimanche dernier, le premier enseignement de ce scrutin est le score spectaculaire du mouvement nationaliste. « Hors jeu de la vie politique de l’île », selon le président de la République, le nationalisme aujourd’hui dans ses deux composantes, est devenue une force politique incontournable dans l’île, loin devant la droite unie. Avec plus de 50.500 voix, il talonne en effet la coalition de gauche de quelques centaines de voix seulement, et dépasse la droite de plus de 11.000 voix. Du jamais vu en Corse ! La liste de Gilles Simeoni, à elle toute seule, gagne plus de 12.000 voix d’un scrutin à l’autre, ce qui la place environ 2.000 voix derrière celle de Camille de Rocca Serra. La gauche donc, n’a pas réussi à transformer totalement l’essai : la fusion des listes n’a, semble-t-il, pas fait des heureux, car la coalition perd un millier de voix entre les deux tours, alors que la participation a fait un bond en avant de plus de cinq points. La droite a fait plus que de la résistance, en gagnant près de 10.000 voix entre les deux tours, ce qui est une remontée plus qu’honorable, mais insuffisante, vu le handicap accumulé au premier tour.