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Core in Fronte à Edouard Philippe : "Monsieur le Premier ministre, vous n’êtes pas le bienvenu en Corse !"

Dans une communication, Core in Fronte revient sur la venue dans l'île du Premier ministre, Edouard Philippe. Le mouvement indépendantiste indique notamment que "la Corse n'a rien à attendre de la visite du Premier ministre !", précisant que "la question corse n'est pas technique mais politique". Pour Core in Fronte, "la visite du Premier Ministre, Edouard Philippe, en Corse, s'inscrit dans la continuité de celle du président de la République, Emmanuel Macron, en avril dernier. Il sera là pour assurer le service après-vente de la position de l’Etat français : celle qui vise à refuser de reconnaître les droits du peuple corse sur sa terre, malgré des choix démocratiques aux élections de 2015 et 2017". "Combien de fois, depuis l’annexion militaire de 1769, les dirigeants français sont-ils venus sur notre île pour expliquer au petit peuple autochtone comme il est bon d’être occupé militairement, politiquement et administrativement par un grand pays tel que celui qui a fait couler le sang d’une nation souveraine dans les eaux du Golu ?", écrit notamment Core in Fronte, qui conclut en ces termes : "monsieur Le Premier Ministre, que vous n’êtes pas le bienvenu en Corse".

Ci-dessous, le communiqué intégral :

LA CORSE N'A RIEN À ATTENDRE DE LA VISITE DU PREMIER MINISTRE. 
LA QUESTION CORSE N'EST PAS TECHNIQUE MAIS POLITIQUE.

La visite du Premier Ministre, Edouard Philippe, en Corse, s'inscrit dans la continuité de celle du Président de la République, Emmanuel Macron, en avril dernier.
Il sera là pour assurer le service après-vente de la position de l’Etat français : Celle qui vise à refuser de reconnaître les droits du peuple corse sur sa terre, malgré des choix démocratiques aux élections de 2015 et 2017.

Combien de fois, depuis l’annexion militaire de 1769, les dirigeants français sont-ils venus sur notre île pour expliquer au petit peuple autochtone comme il est bon d’être occupé militairement, politiquement et administrativement par un grand pays tel que celui qui a fait couler le sang d’une nation souveraine dans les eaux du Golu?

Le colonialisme français perdure et reproduit la vieille stratégie d’activer quelques élus locaux courtisans, d'où cette insistance de l'Etat à introniser "des maires" comme interlocuteurs au mépris des institutions existantes.

Le camp patriotique ne doit pas non plus être leurré par la prétendue volonté de la France de vouloir avancer des solutions concrètes et techniques. La question corse est politique. C'est aussi, de plus en plus, une question sociale et Core In Fronte continuera de lutter pour un développement équitable, afin de faire reculer le spectre d'une Corse de plus en plus bétonnée, gangrenée et inégalitaire. 

La venue du Premier Ministre, qui sera reçu et accueilli avec révérence, n’émeut que ceux qui font encore semblant de croire que l’Etat, qui a piétiné la première constitution écrite de l’histoire, sera celui qui permettra au peuple corse de recouvrer la liberté.

Nous ne sommes pas dupes de l’annonce de l’inscription de la Corse dans le marbre de la constitution du pays qui nous opprime. Elle sera présentée comme une avancée déterminante, mais pour qui? En tout cas, pas pour ceux qui rêvent de l’avènement d’une Nation Corse.

Les incantations pour le dialogue de la part des autorités corses sont légitimes mais sans effet. Elles peuvent finir par lasser l'opinion publique.

Nous renouvelons, à ce titre, notre appel pour organiser un référendum afin de savoir comment les corses souhaitent être administrés. Pour Core In Fronte, l’émancipation nationale passe par un statut d’autonomie, analogue à celui de toutes les grandes îles de Méditerranée, à l’horizon 2022, prélude à un référendum d’autodétermination sur l’indépendance en 2032. 

Lorsqu’une situation est bloquée entre des partenaires institutionnels c'est la voix populaire qui doit prendre ses responsabilités. Seul un rapport de force permanent, et sans concession, pourra créer les conditions permettant aux corses d’avancer vers l’émancipation sociale, individuelle et collective. 
En attendant, sachez, Monsieur Le Premier Ministre, que vous n’êtes pas le bienvenu en Corse.