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Affaires Pélican et aide au fourrage : du sursis et des amendes requis contre Paul Giacobbi, Thierry Gamba-Martini, et Francis Pian

Depuis ce mardi, l’ancien président de l’Exécutif de Corse, Paul Giacobbi, son directeur général des services de l’époque, Thierry Gamba-Martini, et le directeur de l’Office des Transports à cette époque, Francis Pian, sont jugés devant le tribunal judiciaire de Bastia dans deux affaires qui ont été jointes.

Ce mercredi, le ministère public, représenté par Monique Pla, a donné ses réquisitions en plantant le décor de ce qui est bien à ses yeux un détournement de fonds publics pour l'affaire du navire Pélican de la Méridionale et une tentative pour l'affaire des aides au fourrage.

Concernant l'affaire Pélican, Monique Pla a ainsi pointé du doigt, comme dans l'autre affaire, la rapidité de la mise en place du dispositif et donc de l'engagement de fonds publics, selon elle par "quatre mails en 24 heures". A ses yeux, l'affrêtement de ce navire pouvait et devait être financé par la dotation de DSP versée à la Méridionale, et non pas par cette somme de 1,8 million d'euros payée hors DSP, et entérinée dans des conditions frappées du sceau de l'illégalité.

Concernant l'affaire des aides au transport du fourrage, qui elles n'auront jamais été officiellement versées, pour Monique Pla "quand Paul Giacobbi demande à Thierry Gamba-Martini de mettre en place une aide, il sait que ce ne sera pas légal". Le ministère public a aussi pointé du doigt le "pouvoir époustouflant" de Paul Giacobbi à ce moment là au sein de la CTC. Paul Giacobbi et Thierry Gamba-Martini "avaient conscience qu'aucune aide légale ne pouvait être mise en place". Le contexte électoral dans lequel cette aide a été entérinée a aussi été souligné par le ministère public

Paul Giacobbi, très clairement désigné comme l'ordonnateur de ces dépenses, s'est vu requérir à son encontre un an de prison avec sursis, 50 000 € d'amende et cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics, tentative de détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêts. Huit mois avec sursis et 10 000 € d'amende ont été requis contre Thierry Gamba-Martini, tandis que six mois avec sursis et 10 000 € d'amende ont été requis contre Francis Pian pour les deux premiers chefs d'accusation. Enfin, sur le seul dossier Pélican, 200 000 € d'amende ont été requis contre la Méridionale pour recel de détournement de fonds publics.

La défense plaide actuellement.