Le Direct

Procès en appel des gîtes ruraux : la défense de Paul Giacobbi étrille l'avocate générale et l'instruction, délibéré au 9 mai

(Julien Pernici - Alta Frequenza) - Dernières plaidoiries dans le cadre du procès en appel de l'affaire des gîtes ruraux, celles des avocats de Paul Giacobbi. Maître Emmanuel Mercinier-Pantalacci s'est livré à une véritable diatribe des réquisitions de l'avocate générale Clémence Caron dans leur forme et dans leur fond. Emmanuel Mercinier-Pantalacci a tout d'abord souligné la disproportion des trois ans de prison ferme requis contre l'ancien président du conseil général, parlant de "déraison dans les réquisitions". Le défenseur de Paul Giacobbi a dénoncé l'attitude du parquet et son avis concernant les attentes de justice de la société civile, société civile qualifiée de "prostituée qui tire le juge par la manche", reprenant une citation de Vincent de Moro-Giafferi. Autre reproche formulé, celui d'un appui beaucoup trop important sur des articles de presse dans les réquisitions. Maître Emmanuel Mercinier-Pantalacci a rappelé que si Paul Giacobbi est responsable dans cette "gabegie", d'avoir laissé un cabinet "en roue libre" concernant les dossiers de gîtes, il n'en est pas moins exempt de culpabilité, et qu'il exécute déjà la sanction prononcée par le peuple, la sanction électorale. Par la suite, maître Alexis Gublin a dénoncé un "procès politique", aux allures de "procès révolutionnaire" contre son client, alors que "politiquement, Paul Giacobbi n'existe plus, le Giacobbisme n'existe plus". Dans cette affaire, il ne peut pas y avoir de clientélisme selon lui car les sommes ont été allouées à des personnes votant déjà pour Paul Giacobbi, et il est "difficilement audible d'entendre de la part du ministère public qu'il y a eu trop de laxisme dans ce genre d'affaire en Corse", dénonçant un lynchage à l'encontre de son client. Ainsi, les avocats de Paul Giacobbi ont demandé sa relaxe pure et simple. Lors de la clôture de ce procès, à l'occasion du dernier mot accordé à tous les prévenus, Paul Giacobbi s'est adressé aux membres de la cour, pour leur dire que ceux-ci avaient sa vie et son honneur entre leurs mains, et pour enfin supplier cette même cour de juger les faits et de les juger en droit. Le jugement de cette affaire a été mis en délibéré au 9 mai à 14h.

On écoute maîtres Emmanuel Mercinier-Pantalacci et Alexis Gublin