Le Direct

Guardiani di a Memoria : rester dans le droit chemin

(Michaël Andreani - Alta Frequenza) - Après une première communication écrite mi-mars, l’association Guardiani di a Memoria a tenu sa première conférence de presse ce samedi à l’Université de Corse, à Corte. Une structure créée à l’initiative de militants nationalistes anciens, comme Jo Peraldi, Jacques Fieschi ou encore Max Simeoni parmi tant d’autres. Un organisme qui dit s’inscrire dans les mêmes principes que ceux du « ghjuramentu », serment prononcé par les élus de la majorité territoriale lors de la séance d’installation de la nouvelle Collectivité Unique. Pour Guardiani di a Memoria, la mise en place d’institutions appropriées est essentielle, à l’instar de Femu a Corsica qui doit devenir l’instance souveraine principale. À ce propos, et loin de toute initiative personnelle relevant de l’imposture voire de la trahison, la finalisation de Femu doit être accélérée, disent ces militants dont certains ont débuté leur engagement dans les années 1960. Face à un Etat « arrogant et intransigeant », l’association souhaite, de par l’expérience de ses membres, défendre les acquis, promouvoir et accompagner « un futur qui ne peut nous échapper ». Avant de retrouver dans nos prochaines éditions l’interview de Max Simeoni, voici le texte in extenso de la conférence de presse de ce samedi :

« Par trois fois le peuple corse s’est exprimé. Il a remis la gestion des affaires de la Corse entre les mains des nationalistes en lutte depuis plus de 50 ans. Ce fut la victoire exclusive des idées, hors de toute influence, au prix de luttes et sacrifices assumés, trop souvent ultimes hélas, par des patriotes, militants sincères et généreux pour qui seule la défense des droits imprescriptibles d’un peuple sur sa terre a toujours prévalu. Conscients d’être les vecteurs de cette lutte, et rien que cela, nos élus ont fait serment de porter nos aspirations au plus haut et de rester fidèles aux fondamentaux et à la mémoire. Ces fondamentaux constituent le socle que nous avons en partage avec eux. Notre lutte n’a de sens que si ce chemin nous mène à l’émancipation, à la reconnaissance de nos droits, par la mise en place d’institutions appropriées. Ce chemin est tracé et balisé. Nul n’a le droit de le privatiser, de se l’approprier, d’en changer ce tracé sans passer par des décisions démocratiquement exprimées et validées par des instances souveraines. FEMU A CORSICA, dont la création a été voulue par plus de mille personnes l’été dernier, en sera l’instance principale. Née de la fusion affichée et actée des mouvements Inseme, Chjama, PNC, elle incarnera seule le lieu de débat et de décision. Parce qu’il a été gravé dans le marbre qu’à la voix de ces mouvements se substitue désormais la somme des voix des adhérents sur le principe de « une personne égal une voix », nulle autre instance ou personne physique ne peut désormais se prévaloir d’incarner la politique de ce nationalisme démocratique. Toute autre initiative relèverait au mieux de la captation voire de l’imposture, au pire de la trahison à ce pacte validé et se situerait en rupture avec celui-ci. Nous, militants de la première heure, patriotes, avons estimé devoir dans un premier temps, accompagner et accélérer la finalisation de FEMU A CORSICA. Pour autant notre action se situera au-delà de cette facilitation conjoncturelle, car elle aspire à la pérennité. Rien n’est achevé au vu du mépris affiché par les instances gouvernementales et jusqu’à la plus haute autorité de l’Etat français. En effet le Président Macron a fait sa mue. Du masque girondin à la vérité jacobine mise en lumière par le feu follet chevènementiste il n’y eut que le temps d’une résurrection fermant derrière Belphegor la porte du cimetière jacobin dont le claquement glacial retentit encore à nos oreilles. Avec la même froideur, à la main tendue de nos élus reçus à Matignon, il a été opposé le fameux « Lasciate ogni speranza voi ch’entrate ». La messe est dite. Tamanta Strada da fassi. Par notre engagement dans le temps, la sédimentation militante, notre éthique, notre expérience des luttes contre les barbouzes, contre l’état arrogant et intransigeant, contre nos propres dérives et nos démons, nous pensons être les meilleurs remparts pour défendre les acquis, promouvoir et accompagner un futur qui ne peut nous échapper. »